Le social-darwinisme qui vient.

Le social-darwinisme qui vient.

« D’autres sont si heureux d’avoir retrouvé la parenté de l’homme avec le gorille, qu’ils voudraient le conserver toujours à l’état d’animal et se refusent à comprendre que toute sa mission historique, toute sa dignité et toute sa liberté consistent à s’en éloigner. Bakounine »

S’il on ne peut nier qu’il faut des mesures contre le coronavirus, on ne peut nier non plus que les mesures choisies par le gouvernement sont des dérives sécuritaires sous couvert d’hygiénisme.

Ceci n’est pas innocent, et ce n’est pas le « médical » qui est en cause mais bien un modèle idéologique du Capitalisme.

En effet, ici on touche 2 grands modèles de l’économie de marché. L’un que nous pouvons nommer l’ultralibéralisme basé sur un laisser-faire total avec la mythe de la main invisible, croyance irrationnelle qui se sert du rationnel pour exploiter et traiter les humains tels des animaux utilitaires. Et l’autre qui peut se nommer le néolibéralisme qui historiquement est une nouvelle version du social-darwinisme. Les 2 sont étroitement enchevêtrés, il n’y a pas 2 camps tangibles, les capitalistes tapent dans les 2 au gré de leurs intérêts justifiant leur domination et endoctrinant selon leur besoin en balançant l’un ou l’autre pour mieux soumettre au Capital.

L’idéologie actuelle se promène entre mythe religieux (main invisible) et scientisme vulgaire.

Nous allons voir ce qu’est ce néolibéralisme, ce dernier étant celui qui prend le dessus dans la politique autoritaire actuelle.

Souvent employé à tort et à travers le terme « néolibéralisme » a une histoire précise. Ce n’est pas comme le font les altermondialistes et consorts, un mot creux ne leur servant qu’à camoufler leur défense du Capital ne s’attaquant qu’a une de ses versions, n’ayant pas le courage de vouloir détruire la propriété privée.

L’histoire commence en 1938, au colloque Walter Lippman où 26 économistes se réunissent pour discuter du libéralisme et de ses capacités, leur travaux seront la base du néolibéralisme. Ils sont mu par la peur des révolutions, la peur que leur modèle basé sur l’injustice sociale et économique prenne fin face à la lutte des classes et une juste répartition des richesses. Ainsi si en parallèle les économistes de l’Ecole de Chicago veulent franchir un pas de plus dans le « tout économique capitaliste » à travers l’ultralibéralisme, le colloque Walter Lippman cherche à créer une idéologie puissante pour renforcer le Capital.

Lors de cette rencontre, la question du « laisser faire économique » nourrit beaucoup de débats, mais ce sera bien le social-darwinisme voulu par Lippman qui finira par dominer les points de vue, quelque soit les opinions des uns et des autres.

Regardons de plus près ce qu’il pense. Qu’importe au fond les débats théoriques purement économiques. Ce qu’il y a d’important c’est qu’il réintroduit une vision évolutionniste voir biologique dans les rapports humains. Contrairement à l’eugénisme classique qui emploie directement la violence pour effectuer une « sélection naturelle », Lippman se veut plus subtil, plus vicieux, il introduit un social-darwinisme soft au service de l’économique et non pas à des fin d’une morale politique comme le firent les nazis par exemple.

Le social-darwinisme naît sous la plume du sociologue Herbert Spencer , qui le 1er pense que l’Évolution des espèces d’ordre biologique s’applique aux sociétés, Les dérives sont connues : l’eugénisme et la pseudo-sélection par la violence. Lippman, lui, ressort cette doctrine mais de manière plus « soft » voulant faire passer les choses en « finesse » dans un intérêt purement économique. On retrouve sa « griffe » dans la propagande actuelle média et management notamment lorsqu’on entend « il faut évoluer » .

Le social-darwinisme est un non-sens, Darwin lui-même reconnaissait que sa théorie, juste pour comprendre l’évolution des espèces, ne s’applique pas dans les rapport sociaux. Kropotkine, l’anarchiste russe, défenseur de la théorie de l’évolution face aux inepties religieuses, voit très bien la déformation de Darwin. Pour contrecarrer les valets de la Bourgeoisie il explique dans « L’Entraide » que la solidarité est source de progrès et que la concurrence au sens de sélection biologique ne peut pas servir de modèle pour l’économie en vue d’une société voulant la Liberté et le maximum de bien être pour tous.

Quels sont les points d’actualité favorisant le social-darwinisme ?

– Un hygiénisme justifiant les mesures sécuritaires.

– La pauvreté grandissante qui serait la faute des principales victimes de ce système.

– Une multiplication de stages, de formations en vue d’expliquer « la vie », la vie comme l’entendent les dominants cela va s’en dire.

Ceci ne date pas d’aujourd’hui mais les gouvernements ont sauté sur l’occasion pour renforcer ces procédés, au point où une bonne part de la population trouve cela « normal » ou « justifié ». Notons aussi au passage que cela permet au mythe de L’État au dessus de tout, où chacun doit se soumettre et obéir, soi disant pour son bien, de retrouver sa force morale.

Le tout dans le but de formater et sinon de mater.

Face à notre époque de changements néfastes, nous ne pouvons qu’appeler à la vigilance et surtout encourager l’auto-organisation pour pouvoir mener les luttes futures en vue de l’Égalité de la Liberté.

T.

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