Le scandale sur le rappeur Puff Daddy n’est pas un scandale. Cela fait plus de 30 ans que des rappeurs à succès chantent l’apologie de la femme-objet, des crimes, des armes au profit du Dieu Argent. Si tout viol ou abus sous drogues est condamnable, ceci n’est rien par rapport au pire crime commis par Sean Combs dit Puff Daddy dit P Diddy.

Pour comprendre, remontons dans les années 90. Le rap ( le hip-hop etc) souvent dénonce les conditions de vie misérable dans les ghettos américains, en plus des sujets classiques( l’amour, la mort, le temps qui passe etc). Comme tout style de musique, il engrange un business commercial. Mais à partir des années 90, le potentiel financier généré par le rap explose. Sans faire le magazine people retenons pour l’instant le nom de 2 artistes, car oui, tous les grands noms du rap de cette période sont de vrais artistes de talents : Tupac Shaqur et Notorious Big ( ce dernier étant le grand ami d’un autre rappeur, son futur manager Puff Daddy), le tout sur fond de haine entre rappeurs de la côte Ouest et rappeurs de la côte Est. Que vont-ils faire ces anciens miséreux qui hier dénonçaient les conditions sociales des quartiers pauvres ? Vont-ils appeler à la révolte ? Vont-ils combattre l’injustice sociale ? Après tout Tupac se dit grand lecteur de Machiavel mais aussi de BAKOUNINE ? Il oubliera vite Bakounine et préféra devenir un nouveau tyran à la Médicis. Il créera le label « thug life » ( vie de truand…), sera victime d’une 1^er tentative d’assassinat, devient parano, sera condamné à 1 an et demi de prison pour viol, libéré sous caution en échange d’une soumission à producteur, puis assassiné à 25 ans. Quant à Notorious Big lui aussi dans un délire de se prendre pour un Tony Montana de Scarface et impose les codes généraux du rap à succès : femme-objet, virilisme, violence, gangsterisme, ultralibéralisme et goût du bling-bling. Il sera assassiné à 25 ans.

Puff Daddy , lui, a compris que tous ces codes c’est du vent pour attirer les consommateurs, il deviendra producteur puis businessman dans divers secteurs. Bref il rejoindra la grande bourgeoisie. Car ce n’est pas avec une « thug life » ou en étant un psychopathe qui sort un revolver à la moindre occasion qu’on devient riche, mais bien en se prostituant au Capital. C est ce qu’a voulu narré le chanteur Coolio dans « gangsta paradise », paradis artificiel bien sur.

Puff Daddy peut bien s’habiller comme il veut, il finira par manger avec le prince Harry, il n’ira pas fumer du shit en bas de l’HLM avec les fans de rap à l’avenir incertain qui hésitent à avoir la ridicule « thug life ».

Pendant que certains s’entretuent pour de pathétiques histoires de drogues au son du rap, des milliers d’hommes, de femmes, d’enfants sont limite esclaves sur les chaînes de productions pour faire les divers produits de marques appartenant à Puff Daddy et consort.

Pourquoi un rappeur comme 50cent s’attaque à Puff Daddy ? Par souci de vérité ? Bien sur que non, c’est parce qu’ils sont concurrents directs sur leurs marques de vodka respectif. Et puis 50cent a l’intention d’en faire une série, c’est à dire gagner du pognon sur les attouchements.

Pourriture bourgeoise dans toute sa splendeur abjecte.

Remarquez également que dans la tête des fans aliénés dans ce spectacle-marchand, la bisexualité de Puff Daddy est mis au même niveau que les viols. Et toujours chez les fans aliénés (surtout français ou européens) se posent maintenant une terrible question à ne plus dormir et tel un collégien en déficience mentale se demande avec des trémolos dans la voix : « croisons les doigts pour que Puff Daddy n’a pas démonté le cul d’autres de mes idoles intouchables tel Will Smith ou Leonardo Di Caprio ! » «  Parce que pédé c’est pas beau, c’est un de mes prophètes rappeurs qui l’a dit entre un viol et un fixe d’héro. » », «  » Bref, dès que j’aurais mon maigre salaire je vais acheter un flingue et faire ‘wesh wesh boum boum’ sur Snapchat».

Voilà la vraie culpabilité de Puff Daddy. Car, des Borgia au Vatican aux ballets roses de Trenet en passant par la traite des blanches et des noirs dans les bordels Sud-américains, la bourgeoisie aime considérer les pauvres comme des objets. P Daddy ne fait pas exception. Non, son vrai crime est d’avoir eu entre les mains la possibilité de lancer des messages pour la justice sociale, pour la liberté, pour l’égalité, sans même lui demander de chanter la révolution, au minimum semer sur le chemin de l’émancipation humaine. Au lieu de ça, préférant son égoïsme et son enrichissement, Ruse de la Raison oblige, il créera de l’aliénation et de la violence de gang. Le tout pour favoriser la soumission aux richesses privées. Tel est son crime : d’avoir été l’agent principal de la propagande idéologique Capitaliste.

T,