Retraite qui sonne la charge…
Une pléthore d’ expertises agencées par les lobbies et même la cour des comptes est chargée d’un audit. En 2023, Mr Bras, directeur du Cor (conseil d’ orientation des retraites), contredisait le gouvernement, il fut démissionné par Mme Borne.
En croisant les données voici quelques éléments .
Le Compte des retraites serait pour 2024:
recette 383 MD€
dépense 378,3 dont pensions 368 MD€ soit un excédent .
Déficit prévu
en 2025, de 7,5 à 17,2 MD€
en 2030 de 8 à 27 MD€, pourquoi ces écarts?
Ces données seraient fausses, par exemple car basées sur le PIB actuel, sa croissance est estimée à 1% /an, le ratio retraite /pib soit 13,5% serait constant de 1960 à 2027.
les réserves 162,5 MD€ détenues à 90% par les caisses complémentaires (50% par Agir-arcco)Ce fond en 2024 est estimé à 172 MD€ plus les intérêts ( prudent disons 3% an = 5,16MD euro an). Si déficit de 7/8 MD€ an les réserves apurent sur environ 20 ans.
Les frais de fonctionnement des caisses est de 13,5 MD€, l’Agir-arrco prélève 1,67% sur les cotisations.
La bourgeoisie inclue aussi la technostructure et la bureaucratie qui en profitent. L’ étude des frais de fonctionnement révélerait bien des surprises sur les emplois inutiles et coûteux.
Les pensions inégalitaires en 2022 : pension moyenne 2100€ mois, 10% sont à moins 750€ mois ( total 8,8 MD /an ), 10% au dessus de 4000€ mois (total 59 MD€ an). Réduire de 20% les grosses pensions = 12 MD€ cela comble le déficit et augmente les petites pension. Il est possible de façon dégressive de réduire ou bloquer au dessus de la pension
moyenne de 2100/2500€ mois.
La richesse
En revenu selon l’Observatoire des inégalités, et d’après les données de l’Insee pour 2021, on peut voir que 4,7 millions de Français sont riches. La «richesse» est défini par niveau de vie supérieur à 3 860€ par mois pour une personne seule après impôts, 5 790€ pour un couple ou encore 9 650€ pour une famille avec deux enfants de plus de quatorze ans. Ils représentent 7,4% de la population française en baisse de 1,5 point par rapport à 2011. Le nombre de riches a diminué en dix ans, mais ils sont plus riches: la moitié d’entre eux ont un niveau de vie supérieur à 1,28 fois le seuil de richesse en 2021, contre
1,26 fois en 2011. La progression des revenus des riches est portée par le sommet de l’échelle des revenus. Le 1% le plus riche captait 7,7% de l’ensemble des revenus avant impôts au début des années 1980. Cette part atteint 12,7% en 2022 selon le World Inequality Database.
16,9% des ménages disposent de plus de trois fois le patrimoine médian (hors endettement), soit plus de 531 000 euros, 10% les plus fortunés possèdent plus de 716 300€. Selon l’Insee en 2021 le patrimoine est de 10% pour les plus pauvres avec 4400€, le niveau médian est à 124800€ et en moyenne de 177200€, les 1% les plus riche ont un patrimoine de 2072600€, les moins de 30 ans ont 71200€, et les plus de 60 ans ont un patrimoine de 401300€.
La fortune suit le niveau du revenu , en moyenne les revenus hors pensions de retraite sont de 13%.
Démographie
Estimations selon l’Insee en France:
- en 2024 habitants 68,4 millions dont actifs 30 millions
- en 2050 habitants 71 millions dont actifs 30,5 millions
- en 2070 habitants 69,3 millions dont actifs 29,2 millions
Le rapport actif inactif est de 2,6 en 1990, 2 en 2022, 1,7 en 2040, 1,7 en 2070 .
Selon les natalistes la force économique et militaire viennent de sa population, et les femmes seraient faites pour enfanter. Ils évoquent le baby boom comme déséquilibre et proposent sa répétition, et occultent quelques questions.
Quelle population en 2050 et 2070 ?
actuellement 17 millions de retraités / 68 millions population soit 1/ 4. Selon le Cor, nous aurons 21,8 millions de retraités en 2060, Si nous utilisons le ratio retraités population 2023 soit 4x 21,8 = 87,2 millions hab. Certains évoquent le bon ratio de 1980 soit 13% retraites/population, donc augmenter 7 à 8 fois les 21,8 millions de retraités ( ratio 2060). les natalistes ne livrent
aucun chiffrage, ils incantent une magique natalité.
Les chiffres et les variables ne sont pas neutres et dénués d’arrières pensées. Le recul d’accès aux soins, les conflits armés, les épidémies, le chômage, la productivité, la santé générale de la force de travail relativisent les projections. En France l’ entrée en activité est en moyenne à 20 ans ,avant
cet age il faut nourrir, soigner, scolariser, loger. Donc croissance des budgets publics et particuliers (salaire direct et indirect) toutes choses qui selon le gouvernement doivent impérativement baisser …
Autre problème
La révolution industrielle détruisait l’emploi obsolète compensé en positif par les secteurs émergents, tel n’est pas le cas du machinisme actuel. Par exemple l’ électronique et l’informatique. Au début l’intelligence artificielle détruira
des millions d’emplois dans le monde. En France le chiffre de 300000 est estimé. Ce qui alimente les débats sur le que faire, certains avancent le revenu universel non lié à une activité; tout en augmentant le temps de travail, les actifs et en reculant l’entrée en retraite ce qui est contradictoire. Le natalisme se tait sur l’ impact écologique, social et l’impact culturel (maternage) de l’ idéologie nataliste.
La situation politique
Durant les deux siècles précédents, il y avait une minorité fortunée, une majorité de petits revenus (prolétaires, paysans, artisans). Des groupes agissaient en réduction des différences de revenus. Selon leur idéologie ils avaient une base sociale ample, et convergente sur un point, la redistribution, et théorisaient une lutte de classe dual. Au vingtième siècle se développe une strate intermédiaire (commerçants, paysans, cadres, patrons de pmi ou pme, ingénieurs etc), ils sont libéraux, salariés du privé ou fonctionnaires, propriétaires en totalité ou associés de leurs outils de travail. Le dual
capitaliste-prolétaire ne permet pas de classifier cette couche intermédiaire, mais, même sans lunette, nous savons qu’elle existe. Définir une classe sociale n’est pas aisé, car les divers paradigmes sont sujets à débat. Si nous utilisons le niveau scolaire (au mini bac+2), le vote partidaire (principalement droite et centre), des éléments idéologiques (modéré), le mode de vie (qualité habitat, santé etc). Le revenu comme classement est complexe et varie selon le protocole statistique.
Le PIB divisé par la population donne le revenu annuel par individu en France. Il serait de 62600 dollars ou 45000 dollars respectivement selon le FMI et OCDE. Le niveau de vie individuel disponible selon l’ Insee 2021 le plus faible est de 12909 €, le médian est de 23160€ (24330 en 2023), la moyenne est de 26650€, le plus haut est de 41870€.
L’Insee 2023 retient un découpage en cinq groupes définis à partir du niveau de vie médian: pauvres (en dessous de 60% du niveau de vie médian, 13% de la population, modestes (entre 60% et 90%, 27% de la population), médians (entre 90% et 120%, 26% de la population), plutôt aisés (120% à 180%, 24% de la population) et aisés (au-dessus de 180%, 10% de la population).
On peut estimer, en France, le revenu annuel à 62600$ ou 45000$ soit en moyenne 31300 ou 22500 $ / individu / an, le salaire moyen net / mois par salarié est de 2730 €, soit le rapport au revenu médian de 24330 € / an. Objectivement, il y a
bien une classe moyenne . Le rapport des classes n’ est plus dual mais trial ce qui impacte la situation. Les riches s’opposent à l’impôt redistributif, la classe moyenne n’est pas opposée à l’impôt si il vise que les riches, les moins riches sont pour taxer les riches et fractions de la classe moyenne.
La classe moyenne vote largement pour les partis du centre avec un jeu d’alliance avec les partis de droites pour constituer une majorité parlementaire en soutien au gouvernement.
Les dires du gouvernement
« le budget de la nation doit tenir compte de la dette et du déficit public ».
Chacun sait qu’ il y a deux solutions: augmenter les recettes ou réduire les dépenses. En 2023 le CAC 40 bénéfice de 153,6 MD€ , dividendes versés 100 MD€, montant global BIC il serait en 2019 de 204 MD€, pour 2024 un chiffre furtif indique 220 MD€ reste les autres bénéfices ( BNC). En taxant une fraction des bénéfices et des hauts revenus le déficit serait réglé. Le montant du déficit est contesté. ce qui est avancé, c’ est moins 40 MD€ de dépenses et 20 MD€ d’augmentation d’impôts.
La droite refuse de nouveaux impôts, mais défend : la baisse des dépenses, de licencier des fonctionnaires, de réduire les droits salariaux, de supprimer ou réduire les subventions de certaines structure publique ou para publiques, de réduire les remboursements de santé et les aides (scolaire, chômeur, migrant), d’établir des taxes sur la consommation.
Le centre ne sait plus que faire mais refuse d’ augmenter l’impôt et critique la gauche.
L’ extrême-droite fanfaronne pour dissimuler sa démagogie et ses contradictions. Pour sa base bourgeoise elle refuse tout impôt et propose de contracter les dépenses (faux chômeurs, assistés, fonctionnaires inutiles, migrants). Ce qui satisferait sa base électorale des petits revenus, surtout que
l’ extrême-droite est moins loquace pour augmenter les petits revenus.
La gauche entend réduire le déficit en taxant les plus riches. Mais elle se divise sur le taux de redistribution, donc de la pression fiscale( élevé pour LFI, plus faible pour le PS et les Écologistes).
Aucun groupe parlementaire ne peut obtenir de majorité, le parlement est un champ de manœuvres, de jeux d’alliances. Dans la perspective des prochaines élections, les partis veulent consolider et faire croître leur base électorale. Pour obtenir plus d’élus, les partis jouent deux tactiques pour obtenir mieux ou moins pire pour leur base électorale, paraître responsable en refusant le clientélisme et déstabiliser le gouvernement. Ils pratiquent la ruse rhétorique pour dissimuler le double jeu.
Dans les alliances, il se pose celles entre l’extrême-droite et la droite, entre la droite et le centre (configuration actuelle), entre le centre et la gauche sans LFI, entre le centre plus une fraction de la droite et entre la gauche et la gauche LFI. Ce jeu divise les partis parlementaires, chaque camp compte des partisans d’ alliance large ou réduite. La gauche se divise, une fraction promeut une alliance avec le centre stricto ou élargie à la droite. Cette gauche négocie les miettes pour donner l’impression de non trahison en espérant séduire des électeurs centristes. Pour ce faire, cette gauche renie sa position d’abrogation de la réforme des retraites. Selon les sondages même pour des raisons différentes 75% des français s’opposent à cette réforme faite par macron. LFI partisane d’un gouvernement uniquement de gauche NFP menace la gauche, s’alliant avec le centre, de sanction électoral.Vu le poids électoral de LFI, il n’est pas certain que cette gauche pro centre compense avec des électeurs du centre. Les partis du centre promettent de continuer la baisse des prélèvements fiscaux sur la classe moyenne qui ne veut plus payer pour les pauvres.
Selon l’Insee en pourcentage de la population nous avons les pauvres 13%+modestes27%=40%, aisées 24% + riches10%= 34%. le bloc 40% serait-il non abstentionniste et unitaire dans son vote qu’il ne peut obtenir la majorité. Dans ce bloc une fraction est plus proche du bloc aisé. Une autre tactique est avancée la proportionnelle c’est à dire une élection à un tour, le volume de voix donne le nombre d’élu.
Ce qui rend inutile les alliances types fronts électoraux de second tour. Cela vise à marginaliser RN et LFI permettant aux autres de constituer une alliance gouvernementale. Nous observons la difficulté où l ‘impossibilité parlementaire de peser au profit des bas revenus. En fait nous avons environ 30% de la population en situation financière très difficile. Il faut donc qu’ une fraction de la classe moyenne accepte une redistribution pour augmenter les revenus plus faibles ce qui n’est pas le cas actuel.
Reste une autre piste l’action directe ce qui pose problème aux partis de gauches et leur alliés syndicaux. Nous constatons que dans les luttes une fraction croissante des mobilisés (incluant des syndiqués), moquent , rejettent , défient les syndicats (alliés des partis de gauche). Cela se concrétise dans les manifs sauvages. Ce qui signifie l’impasse du parlementarisme. La nécessité de résistance pour une redistribution est vitale pour les petits revenus. Soyons sûr que la bourgeoisie reprendra ce qu’elle a concédé à la lutte, usant de la même chanson: perte de compétitivité, déficit budgétaire, inflation, exil fiscal etc.
Les maux ont pour causes un système économique d’exploitation: le capitalisme, et un système politique de domination: l’État.
Tant que perdurent ces idéologies inégalitaires se pérennisent les classes sociales, l’exploitation et la domination. Rompre avec cela implique la production d’une doctrine, une stratégie et une tactique adéquate.
Je reste persuadé que la corpus anarcho-communiste peut satisfaire ce besoin.
Jean Picard
Caen fév 2025