Des médias sont aux ordres, des travailleurs aussi !?

Des médias sont aux ordres, des travailleurs aussi !?

Souvent dans des discussions au travail, au bistro ou ailleurs, il y a nombre de personnes se plaignant de x ou y (immigrés, chômeurs, etc), on ressent une animosité vis à vis de ces derniers, comme si ils étaient la cause de problèmes. Et pourtant ces plaignants ne connaissent pas d’immigrés ni de chômeurs. A l’inverse ils encensent les footballeurs (d’origine immigré, on l’est tous), les politiciens bruyants. En fait, ils répètent toutes les représentations du monde que les médias nationalisto-capitalistes mettent en avant et ont besoin pour perpétuer leur monde. Les spectateurs se mettent au niveau des médias du pouvoir pour amplifier les discours des médias. Factuellement ils font le jeu des pouvoirs médiatiques en place. Consciemment ou inconsciemment, ce sont des collaborateurs des représentations des pouvoirs. Jamais il n’est question de rapports de classes, de hiérarchie sociale, d’exploitation ni de domination et encore moins de lutte pour l’émancipation sociale. Tout comme dans les médias. L’acceptation de la hiérarchie, du capitalisme, de l’État est comme une base de pensée pour des médias et des travailleurs.

Ça ne doit surtout pas poser la source / cause des problèmes. La confusion doit être faite afin de compliquer la tâche d’émancipation sociale. L’inversion de la cause et des effets est un des moyens… les responsabilités doivent être diluées et jamais l’entité ou l’individu responsable posé. Pour asseoir tout ça, la mystification doit être faite sur une entité, dieu, nation ou capital. Ils créent un terreau fertile pour l’entretien des excités complotistes ou des endormis du cerveau. Créer la confusion, créer des fous afin de pouvoir jouer avec… nos émotions.

Il existe des médias avec des émissions TV/radio dont le but est que les gens ne pensent aucunement au réel, mais que les gens se divertissent du spectacle de ce monde capitaliste, afin d’avoir bonne conscience. Il y imposent des opinions pré mâchées ou réactionnaires.

Dernièrement (il y a quelques mois), dans une de ces émissions qui aiment à faire le buzz et jouer avec les émotions, il y a eu un clash. Une émission qui est connue comme ouverte à toutes sortes idées, de l'”extrême gauche” (LFI) à l'”extrême droite” (RN).
J’ai entendu parler d’une de ces entrevues qui a mal tournée entre un politicien de gauche LB et cet animateur d’émission CH (et les autres animateurs). Le politicien a réagit à des critiques et parlera notamment de Bolloré (directeur de la chaîne, entre autres chaînes, et de l’émission), cela ne plaira pas à l’animateur qui rappellera à l’invité :

CH: “Tu sais que t’es dans le groupe Bolloré, ici ?”
LB: “Ouais.”
CH: “Qu’est-ce tu viens foutre ici, alors ?”
CH: “Moi je ne crache pas dans la main qui m’a nourri et toi tu ne devrais pas cracher dans la main qui t’a nourri”

L’invité répondra sur le même sujet “bolloré”, l’animateur insultera à plusieurs reprises l’invité, l’invité partira.
Les deux porteront plainte l’un contre l’autre. L’un, CH, a perdu ces derniers jours un procès, il semble que celui-ci aurait dû garder une maîtrise du propos sans insultes dans son émission, il se doit de payer quelques millions…

Dans les religions, on peut parler de tout, il y a une grande “liberté d’expression”, tant qu’il s’agit de mettre son dieu, son maître en avant. Par contre, il est tabou d’énoncer ou de représenter le dieu, le maître sous un regard critique, ça peut même être dangereux. L’exclusion est souvent une conséquence, la mort parfois. Il est autorisé de critiquer dans la hiérarchie un clerc pour le remplacer, mais pas le maître absolu ou le dieu.

Quand la religion est le capitalisme, comme dans ce cas, ça peut mener à cette soumission au maître. La hiérarchie fonctionne bien, l’animateur et ses autres animateurs sont complémentent soumis et sont dans le tabou. Ils se croient libre, mais ils diffusent de par leurs actes une soumission à la hiérarchie. Au delà du fait qu’ils croient peut-être à ce qu’ils disent par opportunité, ils veulent certainement garder leur poste, bien payé. L’animateur veut certainement faire de la politique à travers son émission ou ailleurs.

Au sein des lieux de travail, il y a ce genre de relations hiérarchique de soumission, avec des tabous, des non dits. Beaucoup tiennent à garder leur poste. Donc toute critique doit être mesuré à la sauvegarde de leur place. Certains pensent qu'”il ne faut pas cracher dans la main qui l’a nourrit”, mais c’est d’une part accepter la hiérarchie imposée par l’État considérant que le propriétaire / employeur est le maître et c’est par effet penser que l’employeur est celui qui nourrit, hors celui qui nourrit l’employeur est celui qui travaille pour lui et pareillement entre les producteurs et les consommateurs. Si les travailleurs ne travaillent plus volontairement, l’employeur ne peut rien faire, il y a une relation d’interdépendance au sein du système capitaliste, où le maître est celui qui détient la propriété privée, et on veut nous assommer avec juste ça !?. C’est donc manquer de jugement concret de qui nourrit qui et de savoir qui a le réel pouvoir de décision sur la production. Là se situe la lutte des classes que promeuvent les anarchistes, dont le but est l’abolition de ce genre de relations et l’abolition de la propriété privée !

Historiquement, il y a eu un mouvement ouvrier émancipateur qui a créé des outils – le syndicat, l’action directe, l’assemblée populaire, la commune libre, des coopératives – qui ont permis aux travailleurs de lutter contre cette soumission à cette religion capitaliste. Cela a permis de poser la réalité de cette société, de la place qui est joué par chaque travailleur et du pouvoir détenu par ceux ci. Cela a permis de penser une réalité sans classes, sans cette division entre producteurs et consommateurs. Une société communiste libertaire. Cela a permis des luttes importantes, voire des révolutions sociales (Ukraine, Mexique, Espagne, Argentine, etc) émancipatrices.

Alors, oui, c’est vrai les médias animateurs aux ordres du pouvoir capitaliste (entre autres) sont détestables, mais ils ne sont pas essentiels (bien qu’ils participent à tout ce battage idéologique qui retentit dans les discussions au travail ou ailleurs) pour manger et trouver des conditions de vie acceptables, bien au contraire. Ceci à la différence du lieu de travail dans lequel une pression énorme existe ; il y a des petits ou des gros bolloré/CH là où on travaille. Ce n’est pas un “bolloré” qui importe mais la structure capitaliste qu’il s’agit de démonter. Chacun tente de faire au mieux pour survivre, mais il faut aller plus loin et organiser les moyens de leur défaite. Au delà du lieu de travail, organisons des assemblées ou des conseils de travailleurs pour se parler, pour définir nos moyens de décisions et des assemblées populaires afin d’étendre cette possibilité de vivre en anarchie, évitons les relations de penseurs extérieurs à la réalité qui parlent au nom d’autres personnes. Soyons maîtres de nos vies, ne laissons aucun maître (politiciens ou médias) parler à notre place.

Partageons nos pensées et nos expériences dans nos lieux de vue, de travail et nos médias, ceci pour de futures actions émancipatrices.

Vivons sans dieu, sans maîtres !

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