Le rôle des Syndicats dans les réformes

Le rôle des Syndicats dans les réformes

Bien qu’ils se prétendent idéologiquement neutres, les syndicats ne le sont pas. Et pour cause, les subventions données par l’État se comptent en millions. Chien bien nourri ne mord pas la main du maître…

Il n’y a aucun espoir de changement révolutionnaire ni de grande avancée avec l’appui des syndicats car ils ne sont en réalité que des outils parlementaires.

Ici il faut faire la différence entre leur rôle national qui est de maintenir le peuple sur l’échiquier capitaliste ( même de gauche, gauche du Capital) et leur rôle local. Localement ils ne se sont que des assurances juridiques ; un souci au travail : un conseil juridique et mise en place si nécessaire d’une procédure prudhommale. Quiconque acquiert quelques bonnes notions de droit et est intéressé à fouiller code du travail, code civil et conventions collectives arrivera très vite à dépasser les qualités juridiques de la grande majorité de ses syndiqués.

Le patronat ne s’y est pas trompé en nommant lesdits syndicats « partenaires sociaux ». En laissant tomber la Lutte des Classes et tout espoir d’émancipation sociale, les voilà à juste titre réduits à n’être que des partenaires des Exploiteurs.

Anarchistes et encore plus anarchosyndicalistes ( et même d’autres mouvances se voulant révolutionnaires) s’entendent dire, de la part des syndicalistes parlementaires «  et vous ? Vous ne pesez rien ! » Phrase qui n’a pas beaucoup de sens puisque le syndicalisme en général pèse peu, il pourrait se l’appliquer aussi sur d’autres questions sociales.

Quand à « peser » dans les consciences, des idées anarchistes et révolutionnaires sont souvent de manière floue dans la tête du syndicaliste de base … D’où la Centrale syndicale faisant office de garde fou de la société bourgeoise, afin que les prolétaires ne puissent pas atteindre une conscience de classe révolutionnaire.

Mais eux, les syndicats « pèsent » dans le jeu de la Bourgeoisie ! ET c’est parce qu’il pèsent de tout leur poids pour empêcher un réel mouvement révolutionnaire de se créer que nous allons jeter un œil notamment sur les retraites !

Le pouvoir des chef!. L’intersyndicale n’est qu’une façade, Bergé et Martinez ont bien dit qu’ils ne bloqueraient pas le pays.

Avec les millions d’euros sur leurs comptes, il y aurait la possibilité de faire une caisse de grève et ainsi de mener une lutte plus dure. Au lieu de cela ils préfèrent la petite promenade hebdomadaire décourageante. Avec leurs journées de grève saute-mouton le MEDEF n’a pas peur de négocier puisqu’il n’y a pas de négociation sans rapport de force! Ce n’est pas une lutte mais une tentative de compromis, de soumission.

Il y a les oubliés comme toujours :

les ouvriers agricoles dont le régime des retraites est très désavantageux. Combien au cours de leur carrière auront une partie ( ou la totalité) de sa retraite versée par la MSA ? Sujet important et grand absent.

Et, bien sûr, chômeur(se)s et RSAistes. Parce qu’avec des bilans de carrières parcellaires contenant des périodes plus ou moins longues de RSA, évidemment il y aura de plus en plus de retraités au minimum vieillesse. Alors que s’il y a bien une revendication légitime c’est au nom de la dignité et de l’Égalité, le droit à tous d’avoir une retraite correcte sans soucis financiers du quotidien.

Cette lutte des retraites devrait être globale. Elle devrait aussi contenir la lutte pour de meilleures conditions de travail. En comparaison au labeur des siècles passés, dans notre époque aux progrès technologiques non négligeables, le stress et la dépression dus au travail jumelé à la dureté de la vie au quotidien sont une honte.

A cela se rajoutera accident de travail et si le travail ne nous a pas fait mourir avant, une retraite dans un état de santé très limité. Quand à l’espérance de vie qui augmenterait, ceci n’a aucun sens puisque les chiffres sont balancés sans tenir compte de la classe sociale et/ou des emplois effectués. Et vivre plus longtemps ne nous dit pas dans quel état physique et psychique.

Voilà un réel combat qui ne mérite aucun compromis et que semblent volontairement ignorer les syndicats.

Avant même de parler de s’organiser pour sortir du capitalisme et du salariat, il y a des revendications immédiates légitimes et tout à fait faisables si l’on s’en prend aux richissimes de la Bourgeoisie et du cac40:

  • En tant que prolétaires la retraite doit être à 55 ans et doit être considérée comme salaire à vie non négociable ( sauf revu à la hausse) quand bien même il n’y a pas d’activité productive.
  • Il ne peut y avoir un grand écart à « perte » entre la retraite et la médiane des salaires ( actuellement 1789 e/mois), et ce bien sûr sans différence de sexe.
  • semaine de 4 jours ( 32h) payée 40h + augmentation du smic.
  • les entreprises doivent obligatoirement participer aux frais de trajets des employés.
  • Les personnes au RSA ou au Pôle Emploi n’étant pas responsables de la concurrence et des destructions faites par l’exploitation bourgeoise : fin des persécutions arbitraires, augmentation des allocations et gratuité des moyens de transports.
  • santé gratuite pour tous sans avancement, fin du tiers payant.
  • reconstruction d’hôpitaux et de pôles de santé afin que toute la population ait un égal accès aux soins.
  • Si des professionnels de santé dits de « profession libérale », à leur sortie d’études, refusent de lutter contre la désertification médicale à travers un choix de postes proposés pour un certains nombre d’années, ils ne pourront pas travailler avec la Sécurité Sociale.

Beaucoup d’autres revendications immédiates, sur bien des sujets, pourraient être rajoutées.

En attendant, les syndicalistes et les politicards de gauche ne prennent qu’une posture défensive. Macron et son maître la grande Bourgeoisie jubilent, ils savaient très bien que les syndicats allaient être mous et les meilleurs agents de la mollesse attitude !

« Être gouverné, c’est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n’ont ni titre, ni la science, ni la vertu… Être gouverné, c’est être à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C’est sous prétexte d’utilité publique et au nom de l’intérêt général être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre réclamation, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale ! » écrivait Proudhon

Cette défaite annoncée sera lourde de conséquences, à défaut de perspectives révolutionnaires, elle va ouvrir les voies aux tendances de l’extrême droite, toujours prête à nourrir le peuple de fables mensongères et à servir de remparts à des fractions de la bourgeoisie, et ce, avec son principal outils historique, la violence de masse envers le prolétariat – envers quiconque sort du troupeau.

Vu l’évolution du contexte social-historique ,ce ne sont pas de maigres combats défensifs qui enrayeront la machine Capitaliste.

Pour notre part nous maintenons que le plus efficace reste une grève générale expropriatrice. L’expropriation de la propriété privée (ou étatique) en vue d’une gestion collective par la base.

La société a besoin de l’établissement de l’Égalité sociale et économique/pour la santé, pour l’éducation,pour le temps libre, pour l’accès à la culture,l’Art et aux sciences. Si nous réclamons une meilleure retraite ou un meilleurs salaire c’est que la société nous oblige, nous compresse. Nos restons fondamentalement contre le salariat.

Pour reprendre les mots de Kropotkine :

« Assez de ces formules ambiguës telles que le « droit au travail », ou « à chacun le produit intégral de son travail ». Ce que nous proclamons, c’est le droit à l’Aisance — L’AISANCE POUR TOUS.»

Défendre des idées anarchistes n’est ni pour des enfants de chœur béats, ni pour des terroristes et ni pour des larmoyants de l’altermondialisme. La violence est toujours du côté de la bourgeoisie qu’elle soit franchement déclarée ou vicieuse. La société libérale bourgeoise et ses dérivés allument les feux et accusent celles et ceux qui prennent l’extincteur d’être des pyromanes.

L’anarchisme, quant à elle, est une prise de conscience de l’ignominie de cette société. C’est une prise de conscience, que, membre du peuple, il n’ y a aucun intérêt à soutenir les mensonges et les simagrées de la Bourgeoisie.

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