Voici un compte-rendu d’un exposé fait par un copain anarchiste iranien et une copine féministe kurde sur la situation actuelle dans leur pays d’origine.

Depuis 120 ans, la société iranienne est secouée par des mouvements sociaux porteurs de revendications progressistes et féministes.

Celles-ci se heurtent aux Mollahs et au Shah.
Les Mollahs récupèrent le leadership et soutiennent Khomeini contre le Shah qui était dépendant des américains.
Khomeini utilisait le réseau des mosquées et ceux de la bourgeoisie commerciale.
Il était aidé par les États-Unis, la France, l’Angleterre, l’Allemagne par peur que l’Iran ne devienne un satellite de l’URSS.
Il réprime durement le mouvement des moudjahidine du peuple. Son régime est basé sur la charia. Il supprime les libertés individuelles et impose le hijab.

Le 13/09/2022, Mahsa Amini est accusée de «  hijab insuffisant ». Son frère prend sa défense. Le 16/09, elle décède. Son vrai nom est Gina, qui signifie vie en Kurde.
La répression a été d’autant plus forte qu’elle est Kurde.
Dans le cimetière, les femmes ont décidé d’enlever leur foulard.
Le slogan «  Femmes, Vie, Liberté » est repris dans les villes.
L’Iran est une mosaïque de nations. Les Kurdes d’Iran n’ont pas de droits. Le frère de Gina dit : «  Nous sommes étrangers en Iran ».
En Iran, il y a 85 milllions d’habitants, dont 4 millions de policiers et militaires.

Depuis le 19/09, il y a eu 500 morts et 20000 personnes arrêtées, 100 condamnées à mort, à trois fois la pendaison !
Les manifestants sont très jeunes. Il règne « un calme de caserne » dans les universités et l’accès y est militarisé.
Parmi les 500 morts, il y a 60 enfants.
Les slogans sont criés depuis les fenêtres.
Il n’y a aucun slogan religieux, et c’est un mouvement sans leader.

A Saqqez, ville natale de Gina, il y avait des milliers de personnes à son enterrement.
A cause de la répression, la politisation des Kurdes est forte, et se transmet à travers les générations. Le Rojava a aussi un impact sur le Kurdistan iranien.
Par exemple, il y a 30 groupes écologistes au Kurdistan.

Entre 2017 et 2019, la répression a fait 1500 morts.
La société s’est radicalisée depuis 2019.
De nombreuses militantes féministes sont arrêtées.

En 2021, il y a eu 4200 grèves, alors que c’est interdit !
Même en dictature, on peut lutter !

Les Perses chiites dominent la société en la militarisant, et interdisent la langue kurde.
La crise économique est forte depuis 2017. Par exemple, un professeur de lycée gagne 200 euros par mois.

L’islamisme cherche à contrôler le corps des femmes, la manière de vivre, de travailler, d’étudier … Le voile n’est qu’un prétexte.

La moitié des exécutés sont Kurdes et Balouchs. Ils sont tous ouvriers.

La dictature est islamiste, nationaliste, misogyne, néolibérale : elle applique les directives du FMI en précarisant les ouvriers, en particulier ceux du pétrole. Il est plus difficile de lancer un mouvement de grève à cause des différents statuts dans le travail.

C’est la classe populaire qui lutte pour unifier les kurdes, ballouchs et arabes.

Dans la diaspora, on trouve davantage des nationalistes, des personnes motivées par l’argent, sexistes …

La guerre est un cadeau pour le régime iranien : il cherche une guerre extérieure pour contrôler la révolte intérieure. Les sanctions économiques permettent l’enrichissement de la monarchie et aggravent la pauvreté du peuple.

Le régime des mollahs est anti-américain, pas anti-capitaliste.
Petite info, Cuba n’a jamais condamné le régime iranien !

FEMMES VIE LIBERTÉ !
VIVE LA RÉVOLUTION GINA !