Contre les stratégies managériales

Contre les stratégies managériales

Là où le prolo arrive dans un nouveau emploi afin de pouvoir vivre plus correctement n’ayant pas choisi de vivre sous un régime capitaliste d’argent-roi ;le bourgeois à déjà emmagasiné au sein de son entreprise une somme de techniques de manipulations afin de faire travailler plus et d’économiser sur le dos des salariés. Le patronat est féru de formations managériales afin d’optimiser ses connaissances comportementales, en payant psychologues de l’engagement et autres spécialistes. Il reste très peu de patron aux méthodes militaires, place au bourgeois souriant pour mieux nous voler.

 

Afin de leurs faire face dans le cadre de la lutte des classes, commençons par savoir de quoi il s’agit. C’est en 1966 que les psychologues sociaux Freedman et Fraser parle de « soumission librement consenties » pour décrire la conséquence d’un procédé de persuasion qui conduit à donner l’impression aux individus concernés qu’ils sont les auteurs de certaines décisions. De cette manière, une personne pourrait ainsi modifier son comportement, ses objectifs et ses choix avec le sentiment d’être responsable de ces modifications. Ceci est ni plus ni moins qu’un ordre indirecte, quand bien même la personne ne s’en rend pas compte. Cela peut avoir lieu dans le cadre du travail mais pas que, dans tout schéma pyramidale où un dominant cherche à extraire le plus possible un but à un dominé socialement parlant ( pôle emploi, contexte juridique…), . Ces méthodes sont apprises par les managers et les dirigeants au cours de leurs études, de leurs séminaires et de leurs formations. Méthodes qui sont testé à l’origine par des psycho-sociologues sans doute honnêtes dans leur recherches pour comprendre les « réflexes » comportementales humains ; elles ne sont pas honnêtes dans les mains du patronat. Ce dernier voyant bien l’opportunité d’avoir des salariés exploités qui n’arrivent pas concrètement à comprendre le mécanisme et qui ce retrouvent parfois à culpabiliser ou à déprimer sans identifier le patron comme cause.

 

Regardons de plus prêt certaines d’entre elles, nous reprenons les termes vulgarisés en France, nous ne rentrerons pas dans des débats épistémologiques vis à vis de questions qui dépendent des sciences humaines où nous aurions quelques divergences.L’intérêt étant de savoir de quoi ce sert la bourgeoisie pour mieux exploiter et non pas le fondement scientifique de ces techniques.

Le pied dans la porte : Elle consiste à faire une demande peu coûteuse qui sera vraisemblablement acceptée, suivie d’une demande plus coûteuse. Cette seconde demande aura plus de chance d’être acceptée si elle a été précédée de l’acceptation de la première, qui crée une sorte de palier et un phénomène d’engagement. Un exemple simple et courant dans le monde professionnel, le patron ou le chef vous demande de rester quelques minutes en plus pour finir un boulot, 15jours après vous vous rendez compte que vous offrez tout les jours 1demi heure.

La porte-au-nez : elle est l’inverse de la première, elle consiste à faire précéder une demande de comportement plus ou moins coûteuse par une demande beaucoup plus coûteuse, parfois même fantaisiste. Exemple, le patron vous demande si vous pouvez faire 100km toutes les semaines avec votre voiture pour livrer un colis, vous refusez, et qu’il reste sérieux ou qu’il dit avoir plaisanté, il vous demande dans un 2éme temps de faire juste 3km « à coté », vous serez tenté d’accepter, s’il n’y avait pas eu la phase préparatoire vous auriez refusé. Idem ler exemple il vous demande de faire 3h vous refusez mais il ne veut qu’une demi heure.

La crainte puis soulagement : qui revient à ce qui pourrait être appelé « la technique du gentil et du méchant flics » , si un patron est ferme et qu’ il devient plus sympathique, l’ambivalence fera que le ou les employés seront plus apte à obéir dans la période calme.

D’autres façons de faire existe aussi bien dans la psychologie de l’engagement ou dans la persuasion, comme la flatterie ( vous êtes le meilleur etc…) ou de trouver un souffre-douleur afin de canaliser les colères et de montrer sa « force ».

 

 

Comment réagir ? Nous devons dans un 1er temps identifier la manip afin de ne pas tomber dedans, si cela arrive consciemment ou non de notre part, ne pas avoir peur dans un 2éme temps de se rétracter.

Ne jamais oublier que nous sommes dans un contexte de lutte des classes et que par conséquent le patron n’a , objectivement, qu’un seul intérêt : utiliser le + possible notre force de travail afin de s’enrichir ( lui et ses actionnaires). De manière identique, ce cas de figure se présente dès que des personnes sont du coté du pouvoir ( que ce soit celui de l’Etat ou celui d’un pouvoir économique ) comme ceux qui trahissent leur classe sociale, pour faire court ceux qui deviennent des zélés serviteurs de la classe bourgeoise.

Toujours essayer de construire un rapport de force, que ce dernier soit latent ( si au moment présent tout ce passe relativement bien), caché ( prêt pour un conflit en souhaitant garder un effet de surprise ou s’il y a trop de risque de votre coté) ou « officiellement » ouvert. Ce qui sous-entend de privilégier une lutte collective plutôt qu’individuelle.

Seul ou plusieurs, c’est à vous de juger pour savoir s’il est moral d’utiliser ces mêmes techniques , cela dépend du lieu, des personnes et de ce qui est en jeu.

Nous vous conseillons de toujours faire un plan stratégique avec les outils et les façons de faire qui vous semble adéquate. Un peu comme au jeu d’échecs toujours prévoir un coup d’avance sur l’adversaire.

 

La question du management et de l’oppression économique étant plus large et ne pouvant ce réduire à de la psychologie, nous reviendrons ultérieurement à ses différentes facettes.

 

L.Torcy

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