Islamophobie et islamophilie
Le mot « islamophobe » devenu attaque courante mérite l’attention de toutes personnes soucieuses de comprendre l’évolution de nos sociétés.
Ce mot est une tricherie verbale, permettant à différents groupes politiques d’aller grossir leur rangs réactionnaires. Réactionnaires de droite ou réactionnaires de gauche.
Le 1er constat est que ce mot concerne avant tout une religion et ne concerne pas l’origine géographique des individus. En utilisant ce mot, les propagandistes collent une étiquette religieuse, à une partie non négligeable de la population qui ne leur à rien demandé.
Honteuse confusion avec le racisme
Nous prendrons pour exemple le racisme envers les personnes originaires du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc), nommé « Arabes » dans le langage courant, bien que ce mot serait bien plus complexe historiquement (il n’est pas évident qu’un Saoudien considère un Algérien comme « arabe » pour dire rapidement), ce mot sera repris dans son sens commun par souci de compréhension. Ce racisme s’attaque à l’individu en soi, il ne vise pas une croyance ou une opinion, il attribut des particularités, des comportements en un classement de Race. En biologie, les races n’existent pas, ainsi tout type de classement de ce genre induit une discrimination qui va à l’encontre de la réalité. Ceci vaut pour « Arabe », pour « Turc », pour la catégorisation par la couleur de peau « blanc, noir, jaune, etc » comme pour les lieux d’origines « tous les Italiens sont comme ça » « les Basques sont comme ci » « etc. Au gré de l’Histoire, ces racismes créent plus ou moins de la violence envers les populations concernées.
La haine anti-arabes en France, la grosse majorité étant de nationalité française rappelons-le, provient de l’extrême droite qui les 1er firent la confusion comme nos nouveaux islamophiles entre l’origine et le dogme religieux. Dire les « arabes » sont musulmans, ne veut rien dire, parle-t-on de pratiquants, de non-pratiquants, d’un peu pratiquants, de pratiquants parce que le contexte familial les force mais en réalité ils s’en moquent et font semblant? Un « Arabe » ne peut-il donc pas être catholique ou déiste ? Ne peut il pas refuser les dogmes religieux, être athée, non-croyant au sens large? Les islamophiles pensent-ils que les discriminations sont moins graves pour un koufar ( mécréant) ou un non pratiquant?
Et surtout est il possible de parler entre humains sans que quelqu’un vienne marquer au fer rouge des identités prédéfinies sur leurs fronts?
Quand bien même certains voudraient sortir des statistiques plus ou moins fiables, les statistiques ne seront jamais à 100%. Ils ne diront rien de l’influence du déterminisme social et ils ne représenteront jamais le devenir possible. Une religion n’est pas génétique.
De là une confusion mensongère et honteuse est la comparaison entre « islamophobie » et « antisémitisme ». « Juifs» désignent à la fois les croyants et le peuple, exemple simple : Freud, Einstein ou Voline sont des juifs athées. Spinoza, panthéiste, est excommunié et banni (herem) par les religieux .
Pendant des siècles les 2 termes désignaient les mêmes personnes, au même titre que sous l’emprise des rois et du Vatican, de gré ou de force, “Français” égal “catholique”. Divers mouvements vont essayer de s’opposer d’ailleurs, les bûchers en témoignent… Jusqu’au 19ème siècle il y avait un antijudaisme catholique basé sur « les juifs meurtriers du Christ», cela va changer, beaucoup de « juifs » vont s’assimiler ou quitter leur communauté, bref s’émanciper plus ou moins de la religion, un peu comme d’autres avec la religion catholique (ou protestante), à la différence c’est qu’ils seront toujours considérés par les autres comme des juifs. C’est ici que naît l’antisémitisme, il hait un peuple dans son ensemble, pas que la religion. Et ce n’est pas pour rien qu’Hitler à des conceptions eugénistes, il parle de « race juive » .
Dans tout Racisme qui propage une haine totale, la victime ne peut rien faire, il peut se convertir, il peut se peindre la peau, se déguiser, être plus «royaliste que le roi », il sera toujours coupable, le monstre considère que le Mal est dans son « essence », « dans son être ».
Toute discrimination est honteuse, mais maintenir une confusion qui n’existe pas l’est tout autant.
D’où vient « islamophobie » ?
Littéralement « peur de l’Islam » qui n’est pas la même chose que « peur des musulmans » dans le 1er cas on parle d’une théologie , dans le 2 ème de personnes qui peuvent être très différentes dans leur vision de la chose et qui relève comme dit plus haut d’un racisme anti-arabe (voir un racisme anti-immigrés en général).
Il est courant actuellement de rajouter « phobie » ce qui est souvent dommageable pour la cause défendue puisque ce mot vient du registre psychiatrique, et ressemble plus à une insulte qu’a une nomination de ce que considère les défenseurs comme un problème social .
En général, il est simple de clarifier les choses, mais utiliser le registre psychiatrique pour défendre une religion, c’est dès le départ paradoxal, surtout au regard de certains de ces extrémistes qui ont vite fait d’être hystériques au moindre désaccord voire qui imaginent la main basse du Diable sur leur interlocuteurs (Iblis, Al Shaytan …)…
Par l’ajout de « phobie », cela laisserait croire qu’une haine de + existe, à mettre dans la liste des autres « peurs » à dénoncer. Le souci c’est que l’Islam dans sa doctrine contient beaucoup de « X-phobies». La doctrine n’est pas obligatoirement ce qu’en font les croyants mais il n’empêche : homophobie, haine des polythéistes, haine des autres monothéismes, haine des athées, anti-féminisme, haine entre courants musulmans (persécution des soufistes, opposition chiite-sunnite) plus récemment haine de la théorie de l’évolution etc… Et il s’agit bien de haine, et non de critiques, puisque des pays islamiques condamnent à la prison ou à mort pour ces raisons.
Islamophobie est, à l’origine, utilisé par le colonialisme (ceux qui utilisaient les imams pour exploiter face à ceux qui souhaitaient convertir au catholicisme). Mais actuellement tel qu’utilisé aujourd’hui son origine se trouve en Iran où les condamnations et les fatwas furent prononcées pour crime d’islamophobie (fin année 1980 – début année 1990), notamment pour les plus connus contre S Rusdhie pour son livre « les Versets Sataniques ». Puis contre Taslima Nasrin une écrivaine du Bangladesh pour avoir lutté pour l’émancipation des femmes face à l’obscurantisme religieux. En Iran chiite le terme « islamophobie » est le prétexte à l’interdiction de toutes œuvres d’art jugées contraire au Coran, aux valeur de l’Islam.
Dès 2001, l’idée sera reprise par les Frères Musulmans (secte internationale, théologique et politique sunnite) puis également par d’autres fondamentalistes sunnites (comme le wahhabisme), ayant compris l’intérêt pour leur propagande.
Utilisant la faiblesse des uns et l’incohérence des autres, les intégristes jouent de leur influence pour faire adopter le mot « islamophobie » . Ils utilisent notamment le Postmodernisme intellectuel qui sévit déjà dans tout les courants dit de gauche et\ou révolutionnaire dans un but de destruction pour en rajouter une dose. Imbu d’un moralisme crasse les postmodernes qui n’osent pas dire leur nom, classant tout en Bien et Mal, niant le Social au profit du purement Moral, niant que les opprimés sont la majorité, préférant une sous-catégorisation en diverses minorités, se trouvent à l’aise avec ce nouveau concept. Leur permettant ainsi les accusations culpabilisantes à l’emporte-pièce et se donnant bonne conscience. Une telle mentalité de curetons larbins même laïques ne pouvait dans ses incohérences que plaire aux Frères. Cette gangrène qu’est la philosophie postmoderne passe par une petite élite de gauche\extrême gauche réinjecté dans les militants peu formés à la philosophie politique et ainsi , tels des moines, vont répandre les dogmes. Heureusement ceci ne concerne pas tout le petit monde du champs des idées sociales, mais une partie à l’activité de propagande développée, les chefs (qui ne se diront jamais chef pour la plupart, voyons!) souvent embourgeoisés semblent disposés de ressources financières que les autres mouvances révolutionnaires n’ont pas. A défaut d’avoir des idées, l’islamophilie sait jouer de la sensiblerie.
Pour tout ce qui est de Droite, c’est plus décomplexé. De nos jours cela passe par le business, cela parle et marchande avec « Qatar », « Emirats », «Arabie Saoudite », bref les financiers.
De là, évidemment la majorité du peuple qui n’en a contre personne mais qui ne connaît pas la généalogie de ce concept se dit « j’ai un copain musulman, pourquoi on voudrait l’emmerder ?» ou encore le musulman non pratiquant (classé mauvais musulman selon les intégristes, généralement dans les 1ères victimes des fous d’Allah) se dit « bin ma grand mère, elle n’a rien fait pourquoi des salauds en auraient contre elle ». Ils ont raison mais c’est pas le sujet. C’est présenté comme ça pour rallier les foules mais c’est pas « les proches » la véritable question, car c’est une question sociale et donc collective. C’est l’ensemble qui va interférer sur les individus (quel qu’ ils soient) et non pas un empilement de cas individuels sélectionnés en fonction des préjugés.
Si on veut faire un parallèle « catholique » : le problème n’est pas de savoir qui en a après les vieilles bigotes, où effectivement tant qu’elles ne font pas de mal, ce n’est pas intelligent d’aller les ennuyer puisque dans leurs sphères privées comme tout un chacun, elles font ce qu’elles veulent. Le problème est de comprendre et combattre les Inquisiteurs qui tirent leur épingle du jeu en baratinant et jouant sur des histoires de victimes et d’ insultes. Inquisiteurs trop heureux en voyant des pseudo-humanistes faire le boulot à leur place, par bêtise. Inquisiteurs cherchant de nouvelles recrues pour mener le combat, sûrement pas pour la spiritualité pacifiste et mystique dans la sphère privée.
Chacun doit se poser cette question dès qu’il entend-lit islamophobie: « est ce que derrière ce paravent se cache l’Islam politique ? »
La question du « voile » à l’école devient plus claire. Oui les gens s’habillent comme ils veulent mais oui il y a des lieux de vie en commun comme l’école ou l’hôpital qui doivent être neutre politiquement et religieusement ( et publicitairement…). Oui c’est une preuve que l’islam politique cherche à prendre du terrain. Oui c’est aussi une technique du RN pour se faire voir et prendre aussi du terrain. Oui ces 2 extrêmes droites (RN et islamistes) sont les versants d’une même pièce se donnant comme dans une partie de ping-pong un coup de pouce : un coup la balle à l’un un coup à l’autre.
Alors défendons partout où nécessaire l’Athéisme qui est étroitement lié à l’émancipation des peuples.
Athéisme au sens littéral:
ATHEE= SANS THEOLOGIE condition sine qua non pour une liberté de pensée.
T.
Il est évident que chaque paragraphes pourraient faire l’objet d’un article à part, nous le ferons sans doute pour certains ultérieurement.