Macron et sa guerre

Macron et sa guerre

Lors de sa première allocution sur le coronavirus, Macron déclare à plusieurs reprises : « Nous sommes en guerre », tentative de ralliement sous le drapeau et sous l’égide de son modèle économique, comme si ce capitaliste pouvait se sentir grand maître aimé de tous, « venez sous mon aile mes petites oies ! ».

Regardons la définition de guerre, afin de voir si cette dernière s’applique à des questions de santé publique. Que ce soit dans le Larousse, dans le Littré ou encore Wikipédia, la guerre est une lutte armée, qui signifie donc qu’il y a minimum deux grands camps  qui s’affrontent, en aucun cas ce mot trouve de sens si l’un des « camps » est non-humain, non-pensant.

Au delà, du gouvernement qui saute sur l’occasion du virus pour assouvir sa puissance morale en utilisant la propagande classique de tout les patriotismes, il faut aller chercher d’autres explications de ce que peut être la « Guerre » pour mieux comprendre les visés derrière ce mot, dont l’usage n’est pas innocent.

L’explication se trouve sans aucun doute chez un théoricien et stratège militaire : le général Carl Von Clausewitz. Ce dernier dans son livre majeur «De la Guerre » donne la réponse adéquate à cette guerre macronienne :

« La guerre n’est rien d’autre que la continuation de la politique par d’autres moyens. »

Et c’est comme tel, que nous devons recevoir les mots de Macron, faire face au coronavirus est aussi, pour les gouvernants, un enjeu politique. Par le mot « guerre » Macron ne dit qu’une chose : le Capitalisme nous amène tous dans une phase plus dure, plus violente socialement et économiquement et ainsi justifiera par la suite à un recours à la répression plus facilement si besoin est.

Antimilitariste ne signifie pas qu’il faut ignorer ce qui fut dit par les penseurs des obnubilés du kakis et de la gâchette, lorsque ces derniers sont de « qualités » intellectuelles. Au contraire des théoriciens comme Clausewitz, même anciens- surtout anciens, sont des personnes qui en se référant à leur vécu essayent d’expliquer une partie d’un élément fondamental des sociétés basées sur le Pouvoir et par extension le Pouvoir en guerre. Bien sur un Clausewitz ne sera jamais une de nos références, sa soumission au Pouvoir étatique et le sacrifice du peuple en tant de guerre, le classe parmi les Autoritaires qui par leur écrits ont servit à justifier bon nombre de massacres. Mais ses réflexions sur la réalité de la guerre, au-delà de leurs utilisations par la suite, peuvent nourrir en partie le présent pour savoir à quoi s’en tenir de la part des Puissants. Et peut être même éviter des pièges qui viennent d’être tendus.

Après tout c’est bien le Capital à travers la bourgeoisie et ses représentants qui nous a déclaré officieusement la guerre de Classes.

« Céder ici au désespoir serait nous priver de notre réflexion rationnelle, au moment précis où elle nous est le plus nécessaire, alors que tout semble s’être ligué contre nous. Par conséquent, même si la probabilité de succès nous est défavorable, il ne faut pour autant regarder l’entreprise comme impossible ou déraisonnable ; elle sera toujours raisonnable à partir du moment où nous ne pouvons rien faire de mieux et où nous faisons du mieux que nous pouvons avec les moyens limités qui sont les nôtres. La difficulté en pareil cas est de ne pas perdre son calme et sa fermeté, deux qualités que la guerre met toujours à l’épreuve en premier en de telles circonstances et sans lesquelles les plus brillantes qualités de l’esprit ne servent à rien. »

Clausewitz

 Torcy

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