Une femme révoltée qui dérange toujours: Emma Goldman

Une femme révoltée qui dérange toujours: Emma Goldman

Etrange période où, 82ans après son décès, Emma Goldman semble renaître de ses cendres avec un potentiel d’émancipation sociale toujours égal. Celle que le FBI qualifiait de « femme la plus dangereuse des USA » garde toute sa force subversive intemporelle.

Sa biographie et ses idées anarchistes seront détaillées dans les liens à la fin de cet article.

Ici il ne sera question que du pourquoi elle est d’actualité et en quoi elle reste « dangereuse » pour les capitalistes, les assoiffés de pouvoir ou encore les moralistes religieux ou non de toutes sectes.

Féministe, elle combattit pour l’émancipation des femmes sans tomber dans ce qu’aujourd’hui nous appellerions le wokisme. Connaissant bien la mentalité humaine elle n’oppose pas homme-femme, mais bien la domination dans une société où les femmes sont victimes du moralisme dominant. Elle défendra l’égalité homme-femme au sens social face au rapport d’exploitation. Ainsi elle n’oublie pas que les femmes sont partie intégrante du prolétariat et donc de la lutte des classes. Il n’y a pas un idéal « Femme » qui flotterait dans les cieux coupé des situations économiques, sociales etc. Non, l’ouvrière ou la chômeuse n’ont pas de lutte en commun avec la millionnaire, la grande bourgeoise.

Il en va de même lorsqu’elle défendit les homosexuels (-elles) ( ou la liberté sexuelle en générale) où elle fit comprendre que la « perversion » n’est pas dans la vie privée mais bien dans le regard malsain des puritains tuant par leur jugement « l’humour, la philosophie, la camaraderie, la joie de vivre ».

Ce combat contre les préjugés lui fit étudier Nietzsche. Si le philosophe a dit son lots d’âneries sociales, montrant son ignorance totale des questions politiques, Emma Goldman à su repérer le pourfendeur de la morale instituée imposée par les Pouvoirs, le génie qui questionne les valeurs à coup de marteau.

 La morale est une création humaine. Il est donc facile à comprendre qu’anarchiste, Emma Goldman choisis une morale basé sur l’Égalité (voir Kropotkine et Bakounine) face à une morale provenant de dominants (exploiteur, État ou Religion). Ces valeurs morales qui n’ont rien de « naturelles » ne sont utile qu’a ceux qui s’emparent du pouvoir pour mieux faire marcher au pas les peuples. Là encore le « wokisme » appelé parfois « postmodernisme » en prend un coup létal, eux qui fascisant mettent sous la même étiquette de « musulman » un ouvrier un émir du Qatar et un salafiste. Il n’y a pas de Dieu. Il n’y a pas de plan divin. Il y a des luttes des opprimés contre les oppresseurs. Les oppresseurs étant celles et ceux qui ont un réel pouvoir politique, économique ou « moral » certains diraient : pouvoir spirituel, c’est à dire dans les esprits , si « esprit » est compris au sens large et non théologique.

A l’heure post-électorale où nous voyons des soi disant anarchistes cirer les pompes à des politiciens, à l’heure grave où au lieu de défendre les principes anarchistes et ses méthodes nous voyons des soi disant révolutionnaires se corrompre avec des thèses du néo-libéralisme le plus fascisant ; La pensée d’Emma Goldman reste inébranlable et maintien le cap révolutionnaire pour combattre au nom de l’Egalité sociale et économique et au nom de la Liberté individuelle et collective.

En témoigne ce passage : « La théorie de la Morale sur la Propriété affirme que cette institution est sacrée. Malheur à celui qui oserait remettre en question le caractère sacré de la propriété, ou y ferait un manquement ! Pourtant chacun sait que la propriété c’est le vol ; qu’elle représente les efforts accumulés de millions de gens qui ne possèdent aucuns biens. Mais le plus effroyable, c’est que plus les victimes de la Morale de la Propriété sont frappées par la pauvreté, et plus leur respect et leur crainte à l’égard de leur maître sont puissants. Ainsi, entendons-nous des gens éclairés, y compris des travailleurs soi-disant conscients des distinctions sociales, décrier les méthodes de sabotage et d’action directe comme immorales parce quelles portent atteinte à la propriété. »

 

Il ne faudrait pourtant pas la « sacraliser » ce qu’elle aurait détesté, ni en faire une icône, Mais plutôt la regarder comme une référence à réfléchir, une institutrice de la lutte sociale.

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Ses textes : https://emmagoldmananthologie.wordpress.com/

Itinéraire, une vie, une pensée : E Goldman: Itineraire_Goldman2

 

 

One thought on “Une femme révoltée qui dérange toujours: Emma Goldman

  1. Merci pour cet article. Moins connu (de mon point de vue) que certain.es théoricien.nes de l’anarchisme, elle mérite pourtant que l’on relise ses écrits.

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