Effondrement : Ni Capitalisme Vert ! Ni Dictature Verte !

Effondrement : Ni Capitalisme Vert ! Ni Dictature Verte !

Ça s’effondre ou ça va s’effondrer, c’est bientôt la fin du monde, de leur monde, voilà qui est dit et il y a des faits probants i… Il n’est pas question dans ce texte d’apocalypse, juste du capitalisme, du fonctionnement destructeur inhérent, de ses États, des théories capitalistes croyant à une croissance sans fin, des théories mettant en cause cette croissance sans fin, des théories analysant les ressources disponibles au niveau mondial (pic de Hubbert pour le pétrole ii, l’énergie et par conséquence de l’alimentation…), des politiciens anthropocentristes désirant réformer iii le capitalisme à l'”écologie” ou dicter aux populations leur mode de vie iv, des écologistes bio-centristes refusant toute technologie et voulant un respect total de la nature, des biophiles révolutionnaires, de la fin du monde capitaliste, de son effondrement prochain.

 L’organisation capitalisme vertdu système capitaliste (une variante du système de pillage généralisé v) en lui-même, est connu comme étant nocif pour les populations (exploitation humaine, etc…) et leurs écosystèmes (pollutions, etc…). On connaît tous l’exploitation humaine, son histoire, sa légalisation, sa normalisation, etc… On peut s’attarder ici sur le problème d’exploitation de l’écosystème et de ses effets sur les vivants. Le résultat de cette société capitalistique est désormais un effondrement des ressources par et pour son propre système, mais aussi un effondrement des conditions vitales pour l’espèce humaine et les autres espèces. Comme énoncé par ailleurs, l’effondrement actuel est essentiellement pour les autres (végétaux, animaux, humains dont leurs environnements sont exploités ou sont eux-mêmes exploités) pas encore trop pour les ‘sociétés technologiques avancées’. Cependant l’effondrement qui s’annonce est sans doute ce qui va arriver pour ces ‘sociétés technologiques avancées’ ou non avancées (par effet Papillon) vi

Pour résoudre les problèmes de croissance du capitalisme, c’est-à-dire faire rentrer de l’argent dans les caisses des propriétaires (privés ou étatiques), la science et la technologie ont été utilisées afin de le faire croître au détriment des écosystèmes et des humains l’y habitant. Évidemment, en premier lieu pour la production des armes, pour la production alimentaire pour plus de profit, la production de machines outils afin de rentabiliser la production, pour la production d’électricité, internet, la robotique, etc… La science, comme la technologie en soi, ne sont pas un problème malgré ce que certains veulent faire croire. La problématique est ce système de pillage et ce type de société hiérarchisée qui la porte actuellement. Car c’est le mode d’organisation du capitalisme et de son usage de la technologie en soi qui est problématique vii. Celui-ci est basé sur la propriété privative des moyens d’existence (les moyens de production économique, les moyens de décision politique, les moyens de choix sociaux) avec un objectif et l’idée de profit et de croissance illimitée (pillage généralisé), le capitalisme dévore le monde et ses habitants. C’est un réel problème, pas qu’un gros mot.

Du fait de tout cela, on peut se dire qu’il risque d’y avoir de gros problèmes très bientôt au vu du chaos organisé par la surproduction de cette société capitaliste prédominante sur tout le globe (plus présente cependant dans les pays industrialisés) vis à vis des ressources existantes viii. Des scientifiques estiment de très gros problèmes de tous ordres du fait de ruptures écologiques courant 2020-2030 ou 2050 mais au plus tard avant 2100, autant dire demain. Cela est désigné actuellement comme « théorie de l’effondrement », on entend parler aussi de « fin du monde ».

De quoi parle-t-on ? Prenons plusieurs définitions de l’effondrement, liées aux sociétés industrielles (capitalisme) :

* “Chute brutale, perte soudaine de valeur”… (Larousse) [nda: … des sociétés industrielles]
* “les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, mobilité, sécurité) ne sont plus [disponibles pour] une majorité de la population” (inspiré de la définition copiée de Yves Cochet et en partie adaptée)
* “processus qui implique ce que l’on appelle une « boucle de rétroaction positive », c’est-à-dire un phénomène qui renforce ce qui le provoque” (Meadows)

Cela ressemble fortement à des situations de guerres ou de révolutions. Selon cette hypothèse d’effondrement des sociétés industrielles, cela pourrait provoquer globalement des problèmes de survie pour l’ensemble des populations du globe, avec comme conséquences une mortalité croissante, des révolutions sociales, des guerres (civiles, internationales, interreligieuses), des régimes autoritaires, des catastrophes écologiques.

Évidemment l’idée que l’effondrement est inévitable peut amener à plusieurs attitudes, dont l’une est le fatalisme qui restera dans l’attente ix, ce qui ne servira que les pouvoirs en place, mais ici, il sera question de prospectives révolutionnaire x. L’effondrement qu’il soit inévitable ou pas est une bonne chose dans le fait que ça pourrait permettre une prise de conscience de la substance de l’organisation du capitalisme et mettre un arrêt net au capitalisme et permettre possiblement une rupture libératrice, c’est aussi un appui pour développer nos idées et provoquer cet effondrement (agir pour que la chute soit dure pour les puissants et moins dure pour nous autres). Il sera donc question ici de mettre une perspective anarchiste à un tel effondrement par rapport à ces diverses théories et divers projets de pratiques.

– prédiction scientifique sur les effets du capitalisme sur notre biosphère

Savoir que le capitalisme est toxique pour les humains et son environnement ne nécessite pas d’avoir fait de grandes études ou de recherches scientifiques (bien que cela puisse toujours être utile), l’histoire récente (les 200 dernières années) suffit, mais si les sciences peuvent aider à comprendre cela en posant des faits tangibles qui présagent un effondrement de ce système, et donc de la nécessité d’arrêter ce système au plus vite, on peut prendre les données et les diffuser si cela peut être entendu.

La science s’occupe des faits vérifiables, chiffrables (statistiques) et réplicables a posteriori. Il y a toutefois des théories scientifiques qui posent des modèles consistant à prévoir un futur sur telles ou telles données. On peut penser au Boson de Higgs (théorie tendant à expliquer l’existence d’une “matière”), mais aussi aux sciences naturelles en lien avec la réalité humaine comme la météorologie (analyse et prévision de la météo), l’astronomie (analyse et prévision du mouvement des éléments stellaires), l’économie (analyse et prévision des flux de consommation/production), l’écologie (analyse et prévision des modifications du biotope, interactions des humains sur l’environnement et inversement, …), etc.

Par rapport à ce dernier point, diverses analyses de notre planète montre de gros problèmes écologiques et écosystémiques à venir. On connaît quelques exemples bien problématiques, les centres bactériologiques, le nucléaire (le danger du stockage des déchets, de leur transport, de l’organisation de dépendance technique qui en découle pour des millénaires), les OGM’s et les effets secondaires inarrêtables une fois diffusés dans un milieu naturel (résistance d’insectes à ces OGM’s censés les faire fuir), la production de produits finis (électronique, téléphones, ordinateurs) qui nécessite des matières premières qui commencent à s’épuiser, car non renouvelables (métaux standards, métaux rares…) et non recyclables (car trop complexes), l’énergie nécessitant aussi des métaux devenant bientôt rares (les réserves de pétroles s’épuisent désormais rapidement, l’uranium a encore une réserve de 100 ans) notamment pour les transports, la pollution des usines (air pollué, eaux souillées) ou des champs (stérilité des sols), la surproduction de viande étant un gros poids pour la couche d’ozone (méthane et déforestation, 50% à l’origine des émissions des gaz à effets de serre et augmentation du réchauffement climatique), les déchets de la surproduction alimentaire (continents de plastiques dans les mers), la médication excessive polluante (faune buvant des eaux polluées, viandes aux hormones ou aux antibiotiques, mangés ensuite par les humains), l’eau potable qui commence à s’épuiser, les mers s’acidifiant (sans oxygène et devenant invivable pour les animaux marins), des algues tueuses ou toxiques qui se répandent sur les côtes, effondrement du sable, l’effondrement des colonies d’abeilles (abeilles indispensables à la pollinisation des fleurs, dont d’innombrables fruits et légumes sont produits), 80 % d’insectes de moins en 30 ans en Europe, effondrement d’un tiers de la population des oiseaux en 15 ans en France, chute de 40 % de la population des chauve souris en 10 ans, etc…

Diverses études scientifiques ont étés faites sur le sujet transversal économique et écologique de la quantité de ressources disponibles dans le monde (pic de Hubbert), du fonctionnement du capitalisme, et des problèmes écologiques effectifs. Ces études posent des modèles mettant en avant un problème d’effondrement de plusieurs éléments importants pour les sociétés humaines industrielles organisées par le système capitaliste, dont le principal élément est le pétrole.

L’une des études xi est finalisée par le rapport de Meadows (MIT), mettant en perspectives plusieurs hypothèses diverses de développement de la croissance du système capitaliste, et mettant en lumière un problème entre les ressources planétaires et la croissance de l’économie capitaliste (qui est cru infinie par les tenants de l’idéologie libérale), l’accroissement des populations, ainsi que les pollutions du système mettant également en péril les ressources vitales du système même et la société y vivant. Ce rapport reste dans une vision technocratique, mais donne des données basées sur ce système capitaliste. L’idée de leurs rapports était d’avertir du danger de la toute croissance capitaliste et de proposer une stabilisation de plusieurs paramètres au sein du système pour arrêter la course vers l’effondrement. On peut prendre les données d’analyses (modifiées légèrement dans deux nouveaux rapports) mais pas les propositions technocratiques de ces rapports (croissance zéro du capitalisme). L’idée sous-jacente que par des chiffres on puisse maîtriser la gestion du monde est une idée technocratique dangereuse frisant clairement avec le totalitarisme dont le capitalisme est si demandeur lors de ses crises. Mais, l’idée d’une dictature verte pour certains « écologistes » ne doit pas déplaire.

D’autres études ont étés développées par diverses personnes xii. Un duo a produit en 2015 un livre à ce sujet “comment tout peut s’effondrer xiii” faisant état des dernières recherches sur le sujet avec une réflexion transversale sur les problématiques économiques et écologiques. D’après eux l’effondrement n’est plus quelque-chose d’évitable : c’est une question de temps. Cela arriverait aux alentours de 2020 / 2030. Ce livre bien sourcé apporte un éclairage nouveau sur les mécanismes d’effondrement. Celui ci s’inspire de diverses sources et pose des points plus précis quant aux relations entre divers problèmes écologiques, les effondrements passés, les risques encourus.

Toutes ces personnes sont à peu près d’accord concernant l'”effondrement” lié au pétrole qui produirait d’autres effondrements (financiers, économiques, politiques, sociaux). Le pic de croissance du pétrole et du gaz étant dépassés, les prix commencent à flamber lentement pour le moment (par a coup). Qu’arrivera-t-il lorsque les transporteurs ne pourront plus transporter autant de marchandises (dont l’alimentation importée) qu’actuellement, car ne pouvant plus payer le gas-oil, que les marchés financiers deviendront complètement instables, le prix de l’alimentation flambera ou sera réservé a ceux qui auront encore de l’argent, que les révoltes se multiplieront (le mouvement des « gilets jaunes », mouvement très confus et parfois louche, n’est qu’une des expressions actuelles)… Il risque d’y avoir une crise économique, la famine, des révolutions, des guerres (civiles, nationales, théistes, commerciales…) des exils de populations, des exils des zones urbaines vers les zones agricoles là où on peut espérer encore trouver à manger… situation déjà existante.

– qu’annoncerait l'”effondrement” ?

On peut effectivement faire beaucoup d’hypothèses concernant l'”effondrement”, à savoir si ça va arriver vite ou pas, si ce sera plutôt vers une volonté de continuer ce monde à tout prix (avec privation pour les uns et l’abondance pour les autres) ou pas (partage, coopération, liberté), si ce sera localisé qu’à certaines régions du monde (Europe, États-Unis et autres zones industrielles dépendantes du pétrole) ou pas (“effondrement” partout par effet papillon), s’il va y avoir des zones (moins dépendantes du pétrole) prenant le contrôle de zones “effondrées”… Savoir si les religions capitalistes, nationalistes et théistes, avec leurs peuples, leurs politiciens et leurs volontés de pouvoirs sur, ne vont pas encore faire tout pour plus de morts qu’à leur habitude au lieu de laisser les personnes et groupements s’organiser directement pour répondre à leurs besoins vitaux par eux-mêmes, puis se fédérer par la suite ?

De nombreuses hypothèses et scénarios sont possibles et dont les diverses possibilités sont similaires à des guerres mondiales ou à des révolutions du passé où s’est joué une perspective entre soit l’émancipation sociale ou soit la tyrannie. La question est la même pour aujourd’hui que pour hier ou pour demain (lors d’une plus grande visibilité de l'”effondrement” pour les sociétés technologiques avancées), à savoir quelles seront les relations sociales que voudront instaurer les populations ? Continuer à vivre dans une société de pillage généralisé dans la survie, nommé actuellement capitalisme, ou, vivre dans une société de partage, d’entraide, de coopération, de liberté que, pour plus de clarté, je nommerai ici anarchie ?

Prenons certaines de ces hypothèses :

On connaît l’histoire de ce système capitaliste et de ses gestionnaires depuis quelques centenaires, ainsi que les systèmes antérieurs de pillage (féodaux et impériaux). on sait que lors d’un “gros problème”, comme par exemple un effondrement économique dû à un manque d’approvisionnement (de pétrole bientôt), la réponse possible serait la guerre et/ou la dictature (pour avoir des zones possédant des resources, ou pour devenir les clients maîtres d’une zone sous contrôle et y récupérer des privilèges), ils essaieront de faire la pluie et le beau temps, ils feront peu de cas des populations s’organisant par elles-mêmes horizontalement et ils tenteront de s’approprier leurs existences sous la contrainte des armes et des ressources en leur possession (hypothèse ‘Mad Max’ ; de nouveaux marchés de la survie apparaîtront ; retour à l’esclavage ou au servage) ou dans une autre variante avec le complexe techno-nucléaire (hypothèse d’une société de ‘guerre robotisé’ et de servage high-tech) très centralisée xiv et totalitaire.

« Leur monde » est complexe et fermé, ceci pour simplifier la gestion de « leur monde ». En effet, tout les moyens d’existence (eau, alimentation, énergie, habitats, vêtements, …) sont actuellement contrôlés et privatisés par quelques uns (industries ou États) xv. Il est imposé par le droit qu’ils appellent « propriété privée », ceci, contrôlé par des États qui légifèrent sur ce droit constamment, selon le contexte.

On peut en effet s’inquiéter, primo, des conséquences nocives de ce système capitalisto-libéral pour bientôt, deuzio, des pratiques et idées traditionnelles (guerres et dictatures) qui risquent d’en découler lorsque la situation va se dégrader sérieusement surtout quand les privilégiés tenteront de garder leur place. Il est donc nécessaire d’organiser une pratique/culture anti-autoritaire de l’effondrement, ne pas laisser ces praticiens/idéologues destructeurs recréer leur monde de privilèges avec toutes les bonnes intentions (ou mauvaises mais cachées, selon leur culture sociale). Le fond du problème reste sur les rdictature verteelations sociales que voudront instaurer les populations et la capacité à s’organiser vite afin que certains groupements ne puissent pas à nouveau imposer leurs pouvoir verticaux xvi, ni leurs logiques de pillage au détriment du partage nécessaire.

Attendre qu’un gouvernement écologique (fut-il soit disant anti-capitaliste, ce qui est impossible) en démocratie représentative ou en dictature qui va décréter la fin du capitalisme ? Illusoire et dangereux, l’histoire est jonchée d’exemples de ces gouvernements soit disant anti-capitalistes (venus parfois de groupements avant-gardistes) qui ont finalement pratiqué du capitalisme sous une autre forme et souvent de manière tyrannique, pour empêcher finalement toute critique du capitalisme en soi… On peut voir ces derniers temps des penseurs de la problématique écologique (Hans Jonas, Théodore Kaczynski xvii, Pentti Linkola, Aurélien Barrau xviii, …) proposer un régime autoritaire xix sans l’air de rien (rappelons que le capitalisme mène substantiellement au totalitarisme xx).

Il faut donc préparer à ce qui va advenir sans laisser ce système qui a détruit notre écosystème planétaire s’en sortir avec des pseudo solutions politiciennes. Le capitalisme sous sa forme démocratique ou dictatoriale a créé ce problème grave écologique, le capitalisme ne peut le résoudre mais seulement l’accentuer en nous enfonçant encore plus profondément dans le problème. Vouloir résoudre un problème par un État qui a pour fonction de déposséder les individus sous son joug de tout pouvoir sur sa propre existence est une affabulation ayant comme objectif de continuer une société atomisée à son image. Il y a cette illusion des sauveurs, de messies politiques qui viendraient nous sauver en faisant des actions spectaculaires avant-gardistes (génocidaire) ou une bonne et généreuse dictature . Non ! ils vont tenter de trouver une solution pour un système hiérarchisé et capitaliste qui va nous faire basculer dans une vie morbide et invivable, en utilisant toute la culpabilisation nécessaire. Quand la gentille dictature ne fonctionnera plus correctement ce sera la méchante dictature. Ne leur donnons pas la corde pour nous pendre.

En effet, la continuation d’une telle société de privations n’est pas très enviable, car ça mènerait à une autodestruction sur du plus long terme, à une mortalité encore plus importante. Donc, méfions nous des penseurs écolo-dictateurs qui se parent de couleur de cendre

Alors que faire ?

Bien que certains tenteront de le devenir, on ne cherche ni maître, ni héros, ni sauveur, ni entité supérieure afin de nous dicter ce qui doit être ou devra être fait. Les solutions devront se trouver au sein de la population, être partagées, expérimentées, modifiées, adaptées. Ce texte tente de poser quelques pistes de réflexions ou de pratiques. Pour arriver à la possibilité d’organiser une vie sociale sans autorité des uns sur les autres, il faut achever le capitalisme par une rupture révolutionnaire, et continuer à aider à l’effondrement de ce système (pour moins souffrir des conséquences que ce système va nous imposer par son inertie destructrice). Bien que ça puisse paraître paradoxal, détruire un système destructeur de la vie n’est pas destructeur, c’est une libération révolutionnaire si cela permet de créer des conditions de vie vivables pour tout le monde.

Il faudra attaquer toutes les structures, sources et bases de ce système capitaliste afin qu’il s’effondre rapidement de par la volonté consciente des individus et non attendre que ce système tombe du fait de son inertie ou qu’une orga avant-gardiste verte ou une gentille dictature verte propage l’idée qu’ils ont toutes les solutions et qu’il faut juste leur obéir. Certains vont perdurer dans les structures de pouvoir et organiser les choses de manière à diviser les uns et les autres pour leur survie à eux. La question est comme souvent ‘comment se redonner une autonomie partagé’ actuellement, comme pour demain, sachant que de grands groupes (Industries et États) défendront leurs moyens d’exploitation à tout prix. Il y a plusieurs moyens pour se passer de leurs services, soit la réappropriation / expropriation sociale par ceux qui y travaillent (et avec l’aide d’autres révolutionnaires) de tous les moyens existants et leur fédération partagée afin que chacun puisse vivre selon ses besoins, ou bien créer une autonomie des moyens d’existence en dehors du système actuellement existant, là où c’est possible (ce qui resterait au début marginal). L’idée restant l’autonomie fédérée et l’expansion de l’autonomie.

Cependant, pour se passer de leurs services définitivement, on peut attendre très longtemps que le temps fasse son affaire à ceux-là (une dictature verte serait certainement l’apparat nécessaire pour faire perdurer longtemps ce système), l’attente n’a qu’un temps, il peut être nécessaire de provoquer l’avènement de cette situation de libération dans un mouvement révolutionnaire,  d’agir directement pour se réapproprier (voire détruire) les moyens de ceux qui nous asservissent et donc qui tiennent dans leurs structures tous nos moyens d’existence et exploitent notre dépendance à eux. On peut prôner l’indépendance énergétique / alimentaire ou autre, mais nous avons les habitudes héritées du passé, les écoles qui nous apprennent à obéir, les médias qui orientent nos pensées vers eux, les politiciens qui nous amènent à croire en eux, le travail qui nous borne à agir pour eux… bref on est cerné par tout un cadre empêchant d’aller au delà du système… Pour reprendre le contrôle de sa vie et ne plus être sous la dépendance de ce système, on peut prôner beaucoup de choses, mais ce qui touche au matériel est souvent mieux entendu que des discours. Si il y avait expropriation de l’électricité / du gaz / du pétrole / des magasins fournis par les travailleurs ou qu’ils étaient détruits, ça poserait la question de comment s’organiser et comment faire pour être et redevenir autonome. Car croire qu’un coup de baguette magique va nous débarrasser de ces acteurs de mort est illusoire, il va falloir neutraliser leurs outils pour stopper la course folle qui va bientôt nous mener dans un ravin désertique. L’avant-gardisme est le fait d’agir au nom d’un groupe (peuple, ouvriers, nature, dieu, économie, etc) dont on serait représentant autoproclamé (des politiciens, dont les penseurs dictateurs écolos ou des proto-dictateurs sont de bons représentants), l’action directe est le fait d’agir directement sur les problématiques rencontrées pour son intérêt afin d’influencer une condition de vie, une opinion publique, une décision, un événement.

L’action directe est révolutionnaire, l’avant-gardisme est contre révolutionnaire. L’action directe est ce qui est pratiqué ou devrait être pratiqué au sein du milieu de travail (ou dans des zad, des zones en permaculture), dans les communes, par les individus/organisations révolutionnaires qui tout en mettant en joue le capitalisme, pourrait poser des perspectives directes à cet effondrement, ceci consistant à se réapproprier ses moyens d’existence, de redéfinir soi même ses besoins et ses propres conditions d’existence, de remettre en cause la société de consommation et de surproduction, de mettre des perspectives à venir. Ce sont des points de pratique essentiels pour aujourd’hui ou pour demain, pour diffuser les possibilités de lutte et de réorganisation émancipatrices d’entraide fédérées et de partage, tout en étant prêt à réorganiser la vie sociale. Une perspective d’émancipation, d’entr’aide telle que proposé par Pierre Kropotkine dans ces diverses œuvres sont à creuser xxi pour aujourd’hui et demain, mais aussi des perspectives de pratiques révolutionnaires autogestionnaires et d’autodéfense (tel les frères Magon au Mexique, la Maknovtchina en Ukraine, los Solidarios et la guérilla en Espagne, les pratiques de luttes de la FORA historique dans les années 20 et 30…) face aux groupements et aux clans autoritaires représentants du pillage généralisé qui tenteront de perdurer tant qu’ils pourront inspirer la terreur.

Évidemment, si l’effondrement du pétrole/gaz (ou d’autres ressources) va plus vite que l’idée révolutionnaire de réappropriation et de partage des moyens d’existence, cela entraînera la disparition rapide de certaines industries dépendantes du pétrole/gaz, d’autres devront se recentrer sur la production locale pour des besoins locaux, d’autres encore devront faire sans.

Des moyens sans pétrole/gaz (ni électricité nucléaire) devront être repensés afin de répondre aux besoins de base sans créer de problème écosystémique. Le but de la technologie socialisée (par exemple la low tech xxii) est de se libérer autant que possible du travail qu’impose la nature à l’homme et qu’il y ait un équilibre entre le besoin humain et le reste du biotope (ni bio-centrisme ni anthropocentrisme).

Niveau alimentation, les réseaux internationaux commerciaux actuels risquent d’être complètement inadaptés et inaptes à la nouvelle situation (en tout cas il faut le souhaiter et aider à cela en organisant l’autonomie). Une solution pérenne est de créer les conditions d’auto-suffisance alimentaire locales partout en faisant des villes comestibles, de la permaculture xxiii (ou autre forme de culture agricole non toxique) pensé et entretenu afin que le système n’ait plus la main sur notre alimentation. C’est notamment une des solution permettant de ne pas partir sur de l’exploitation humaine, mais sur une adaptation des cultures au sol à petites échelles et de manière éparpillées. La guérilla « jardinière » dans les villes peut certainement participer à l’avancement des mentalités vers une révolution sociale émancipatrice permaculturelle. Ceci nécessitant une société basant sa structure sur l’abolition de la propriété privative et le partage des semences et des terres afin qu’aucun lieu (donc les villes aussi) ne soit dépourvu de nourriture. Le partage des savoirs, des décisions et des terres étant la valeur commune à une telle société. L’élevage industriel risque de ne plus fonctionner sans pétrole, la mort de millions d’animaux (humains ou non humains) sera certainement inévitable dans le cas où cette idée/pratique de partage ne soit pas diffuse. De manière identique, la temporalité étant devenue autre, le type d’alimentation humaine évoluera sensiblement du fait d’un nouveau mode d’organisation. Des animaux non humains pourront redevenir des coopérateurs (involontaires) de l’environnement humain ou autre.

Diverses possibilités d’organisation sans capitalisme (donc durant et après une révolution victorieuse) existent en pratique et en projet, il suffit de repenser les besoins essentiels à la vie en société là où on se trouve puis fédérer nos capacités et nos besoins locaux et créer un réseau de partage étendu. Cela ne peut être possible que si les lieux de vie (travail -champs, usines- et habitat) sont réappropriés pour l’usage (et non le profit), que le contexte est repensé collectivement au vu des besoins et capacités locales de chacun, puis fédérées largement.

Si une révolution sociale survient, certaines zones seront plus difficile à vivre. Comme dans les moyennes et grandes villes la possibilité d’adaptation pour la survie sera difficile, les exodes urbains mèneront une majorité des populations vers les campagnes à rechercher de la nourriture, la survie étant la seule nécessité du moment. Hors la suite sera primordiale, ce sera comment s’organiser au vu de la rupture du système industriel (et la rigidification des pouvoirs économique et politique) qui se produira, bien que le système a imposé la propriété privée, la rupture de l’effondrement du système techno-industriel imposera de repenser la réalité avec la nouvelle situation. Les agriculteurs (possédant ~ 80 % des surfaces agricoles utiles) ne pourront globalement xxiv plus (du fait du manque de pétrole) utiliser leurs tracteurs afin de faire le travail des champs ou autres, leurs propriété privée deviendra désuète et inutilisable, il faudra donc au sein des conseils ou assemblées communales exiger l’expropriation des terres agricoles (ou non, toute zone cultivable dont jardins, zones publiques, toits, zones bétons, talus, etc) et les collectiviser (pour les travailler ensemble), abolir cette propriété privée et cette logique de rendement/profit pour reposer les besoins comme base de la nécessité de production et non la production pour la production de profit.

effondrement du capitalisme reprenons en main notre terre
l’homme est la nature prenant conscience d’elle-même Elisée Reclus l’homme et la terre

L’expropriation révolutionnaire des zones cultivables (aidée par les urbains) sera un préalable, mais l’entraide xxv, dont le partage sur la permaculture, devra être cet imaginaire institué pour finir ce renversement du système afin que la nourriture puisse devenir abondante et collective, avec peu de travail. Le travail doit être repensé selon une perspective d’émancipation sociale, de partage, d’entraide. Que le travail ne soit plus une contrainte systémique mais une nécessité basique pour vivre avec plaisir. Il y a des métiers inutiles et nuisibles, qu’il faudra annihiler, et d’autres à créer. La technologie devra être repensée afin d’être juste utile à se passer du travail sans que ça n’ait de conséquences nuisibles sur le biotiope.

Il y a différentes façons d’entrevoir la lutte révolutionnaire, dont la lutte contre les moyens industriels nocifs actuels afin d’en provoquer l’effondrement le plus rapidement afin d’endurer moins les conséquences nocives d’un tel effondrement plus tard. Il faut donc aider à la mort de ce système capitaliste en utilisant diverses techniques de luttes xxvi. En attaquant ces faiblesses que sont l’énergie centralisée (ou pas), les flux énergétiques, à tout ce qui lui permet de garder la main sur nos vies. Mais aussi en préparant là où on vit la possibilité de partage (permaculture, démocratie directe, anarchie) comme mode de fonctionnement pour l’avenir.

L’anarchisme propose une solution radicale, qui est de prendre en main directement, sans représentant, sans politicien, les lieux d’existence, de décider ensemble, de travailler non pour répondre à des besoins capitalistiques mais pour des besoins réels recensés par des associations collectives locales et fédérées à divers niveaux qui seront nécessaires.

L’action directe xxvii est plus forte que les mots. C’est là où on travaille et où on vit qu’on peut résister, lutter, agir et attaquer le système en profondeur. Effondrement ou pas, préparons les actions à venir ! N’attendons rien de qui que ce soit, agissons directement là où c’est possible et nécessaire ! Notre vie en dépend. Solidarisons nous ! Nous sommes plus forts que les puissants et leurs laquais.

Patrick Mérin. 11 / 2018

ii  Lire “fin des energies fossiles” par effondrement-economique.com

iii  Voir D‘activistes à lobbyistes” par Derrick Jensen, ou lire Le libéralisme durable par Jack Déjean

iv  Lire « Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable » de René Riesel et Jaime Semprun ; “La réaction verte” de Véloce

v  Voir « Le capitalisme ou le pillage du monde  » par « partage le »

vii  Voir Comment penser l’anthropocène ? « Humain, trop humain » : Intervention de Philippe Descola. le capitalocène est un terme plus intéressant pour définir la problématique fondamentale de la crise écologique.

viii  Voir “Pourquoi tout va s’effondrer” ou lire « Pourquoi tout va s’effondrer » de Julien Wosnitza, une vision sombre de l’avenir.

xi  Lire Le rapport meadows – 1972 du club de rome

xii  Il y a notamment le livre d’un ancien ministre écologiste Yves Cochet (“Pétrole Apocalypse” 2005), le scientifique Jared Diamond (“Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie ” 2005 – à part l’erreur concernant l’effondrement de l’île de pâques -), Dmitry Orlov (notamment “Les cinq stades de l’effondrement” 2013) également au sujet du pic du gas-oil

xiii  Lire « Comment tout peut s’effondrer ; Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes » Pablo Servigne et Raphaël Stevens , une entrevue à ThinkerView. ( note ajouté + tard : Une critique de Dominique Galvani sur une conférence de pablo servigne, quelques bonnes critiques à prendre)

xiv  Un peu de nanotechnologie avec des robots insectes à armes lethales ou outils d’espionnage par ci, l’intelligence artificielle et les robots tueurs par là. Toute vie tient entre les mains de nos technologues, de leur financiers (Etats ou privatif). Les guerres humaines sont finies, plus de morts inutiles, juste des morts justes et chirurgicales, des guerres neutres, de belles guerres qu’on attendait tous… Ce ne seront évidemment (pour ceux qui pourront se payer de tels robots) que des ennemis désignés comme tel par les tenants des pouvoirs financiers, politiques, aidés par les médias. Et comme cela est changeant, aucun risque à l’horizon. Il restera néanmoins certaines industries (comme le nucléaire, les centres contenant des virus pandémiques, etc) extrêmement nocives qu’il sera nécessaire de contrôler au moins temporairement et qui nécessiteront une gestion à long terme afin de neutraliser ces technologies dangereuses. Lire cette entrevue sur la démocratie directe, la violence et la technologie avec francis dupuis-deri

xv  Lire qui sont en France les propriétaires des Médias, les propriétaires au niveau international de nombreux moyens d’existences et en France des moyens d’existence comme le gaz, l’électricité et l’eau.

xvi  Les propos de Jacques Blamont, pour « Mobiliser l’Église catholique » au sujet de solutions devant venir des pouvoirs spirituels (notamment l’église catholique) et de structures verticales aux micros de thinkerview, notamment sur la question de la démographie dans la zone Afrique, faisant penser à une dictature verte, assez semblable en fait à la dictature rouge bolchevique (structure verticale utilisant les structures horizontales démocratiques des conseils ouvriers, qui seront dépossédés de leurs pouvoirs de décisions par le parti bolchevique dès 1918). Comme disait Michel Bakounine au sujet des scientistes : « Le gouvernement de la science et des hommes de la science, […] ne peut être qu’impuissant, ridicule, inhumain, cruel, oppressif, exploiteur, malfaisant. On peut dire des hommes de la science, comme tels, ce que j’ai dit des théologiens et des métaphysiciens : ils n’ont ni sens ni cœur pour les êtres individuels et vivants. […] L’aristocratie de l’intelligence ! Au point de vue pratique la plus implacable, et au point de vue social la plus arrogante et la plus insultante : tel serait le régime d’une société gouvernée par la science. Ce régime serait capable de paralyser la vie et le mouvement dans la société. Les savants, toujours présomptueux, toujours suffisants, et toujours impuissants, voudraient se mêler de tout, et toutes les sources de la vie se dessécheraient sous leur souffle abstrait et savant. »

xviii  Lire « Des mesures potentiellement impopulaires » aude ou “Quelques petits problèmes concernant le discours d’Aurélien Barrau” par Nicolas Casaux ou lire “Non l’humanité n’a pas toujours détruit l’environnement” par Nicolas Casaux et Ana Minski . Le philosophe Hans Jonas réclame une « dictature bienveillante » pour « sauver la planète » !

xx  « L’écofascisme a l’avenir pour lui, et il pourrait être aussi bien le fait d’un régime totalitaire de gauche que de droite sous la pression de la nécessité. En effet, les gouvernements seront de plus en plus contraints d’agir pour gérer des ressources et un espace qui se raréfient. Déjà commence à se tisser ce filet de règlements assortis d’amendes et de prison qui protégera la nature contre son exploitation incontrôlée. Que faire d’autre ? Ce qui nous attend, comme pendant la seconde guerre totale, c’est probablement un mélange d’organisation technocratique et de retour à l’âge de pierre. » « Si la crise énergétique se développe, la pénurie peut paradoxalement pousser au développement. Le pétrole manque ? Il faut multiplier les forages. La terre s’épuise ? Colonisons les mers. L’auto n’a plus d’avenir ? Misons sur l’électronique qui fera faire au peuple des voyages imaginaires. Mais on ne peut reculer indéfiniment pour mieux sauter. Un beau jour, le pouvoir sera bien contraint d’adopter une façon de faire plus radicale. Une prospective sans illusion peut mener à penser que le virage écologique ne sera pas le fait d’une opposition dépourvue de moyens, mais de la bourgeoisie dirigeante, le jour où elle ne pourra plus faire autrement. Ce seront les divers responsables de la ruine de la terre qui organiseront le sauvetage du peu qui en restera, et qui après l’abondance géreront la pénurie et la survie. Car ceux-là n’ont aucun préjugé, ils ne croient pas plus au développement qu’à l’écologie : ils ne croient qu’au pouvoir. » (Le Feu vert, 1980) Bernard Charbonneau.

xxi  “l’entraide“, “la conquête du pain“, “champs, usines et ateliers” de Pierre Kropotkine

xxii  Voir par exemple les possibilités de la Low-tech : lowtechlab.

xxiii  Voir La Jungle Jardin de Mouscron , La foret jardin de mouscron par Josine et Gilbert Cardon, La forêt comestible de Juan Anton (espagne)

xxiv  Les capitalistes verts seront certainement très favorables à faire produire du maïs, de la canne a sucre ou du colza pour faire rouler les moteurs des voitures plutôt que pour faire des zones de cultures pour nourrir les populations. Il faudra agir pour rétablir les priorités ! Les partisans du nucléaire mettront tout leur poids pour que leur énergie soit mise en avant.

xxv  « L’entraide, l’autre loi de la jungle » Par Pablo Servigne

xxvi  Lire Techniques de lutte par GROUPE PHOENIX CAEN

xxvii  Lire Action directe par GROUPE PHOENIX CAEN

2 réflexions sur « Effondrement : Ni Capitalisme Vert ! Ni Dictature Verte ! »

  1. Bonjour, texte très intéressant que j’approuve entièrement. Un petite question, qu’entendez-vous par : “Des animaux non humains pourront redevenir des coopérateurs (involontaires) de l’environnement humain ou autre.”

    merci pour votre réponse

  2. Bonjour,
    Etant l’auteur, j’émet mon point de vue, pas celui de “Le Café Anarchiste”. Il y a pleins d’exemples possibles pour faire différemment qu’actuellement avec les animaux (non humainEs), mais il y a tellement de contextes particuliers qu’il est difficile d’en faire un exemple général. Ce sera aux humainEs de gérer cela là où ils sont. Pour prendre des exemples concrets, qui existent déjà, des poules (+ coq) pourraient être élevées dans un certain cadre dans lequel iels pourraient trouver à manger et ceci dans l’idée pour les humainEs de récupérer les œufs non fécondés, qui ne manqueront pas aux poules. Des chèvres ou moutons pourraient être utiles pour le désherbage de certaines zones, etc… la coopération/co-habitation humains/non humains en fait. Mais c’est un vaste débat qui demande avant tout un contexte.
    Mais vous posez votre point de vue assez largement sur votre site : http://veganarchismeinclusif.blogspot.com/2017/12/le-veganisme-inclusif.html
    Merci,

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